mercredi 18 mars 2020

Marie


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Le soleil détrempe le jaunet des bâches que reflètent les ombres sur le mica des tables bistrots où le lierre s'étale sur les petites briques rouges des maisons à pans de bois.
Sur la petite place, un ciel printanier réveille les pensées de Marie qui boit son dernier café express.
Aujourd'hui, l'étuve parfume les robes à fleurs que caressent furtivement les premiers passants.
L’air triste, Marie suit et regarde un bouquet de jonquilles rond comme un bouquet champêtre, un plein soleil qui ne ressemble plus aux tournesols.
Peut-être, une averse de nuit. Détrempée de solitude.
Sans tige, quand les pensées ne sont plus que des boutons de lune.
Que les chalands piétinent.
A la terrasse, elle s’est levée pour oublier l’odeur du blé vert encore habité par les vents.
Ce jeudi, à l’arrêt d’autocar, la bise donne un léger flottement d’élégance à sa posture malgré sa robe jaune pâle. Celle que l’on teintait autrefois avec des pelures d’oignons.
La couleur pauvre qui habille les jeunes paysannes avant qu'elles ne partent pour la ville.
Hier, elle a jeté son épingle à cheveux dans la petite fontaine. La tradition promet un mari dans l’année, si pièce ou épingle tombe dans la source.
Il y a deux ans, une lettre a torpillé son cœur. Un fiancé perdu dans la guerre d’Algérie s’il n’avait pas rencontré Mathilde.
Ce matin, la rêveuse embrasserait les ombres à tue-tête.
Marie est ce merveilleux bout de femme qui ressemble à l’Eure avec ses brumes matinales. Juste le soleil quand il pleut, dans la rosée tendre où la lumière passe à travers les êtres.
La veille, à la petite source, Marie a trempé ses doigts dans l’ambre gris laissant le bouquet s'éparpiller dans l'eau vive pour croire aux mystiques saisonnières de la vie.
A Lyons la forêt, les tables bistrots n’attendent pourtant que les amoureux.
Soucieuse, se souvient- elle des jeux de paume? Les serments des lignes de la main? L'ombre qui caressait ses cheveux à l’heure du midi?
Ce regard qui lui promettait monts et merveilles?
Les belles paroles spontanées qui enchantent le coeur et percent la raison?
Au loin,
Elle aperçoit l'autocar...

lundi 16 mars 2020

Fattouch


Je ne sais plus si c'est à Beyrouth ou en France dans un restaurant libanais que j'ai découvert cette salade composée mais j'adore vraiment cette entrée quand il fait chaud. Le croquant des pignons de pin, la façon d'accommoder ces petits morceaux de pain en forme de galette, légèrement dorés, chauds que l'on rajoute juste avant de servir, d'ailleurs qui manque sur la photo,
Tous ces ingrédients amènent la fraîcheur méditerranéenne en bouche.
Comme disent  les Libanais, "Qui n'a pas goûté le fattouch, n'a pas goûté le Liban"
Un bon Tavel ou un Côte de Provence rosé bien frais pour démarrer la soirée, voilà  un menu dégustation,
C'est pourtant pas le Pérou de faire ce genre de plats à la maison.

Il ne manquerait plus des aiguillettes de poulet grillé mariné citron - menthe façon libanaise pour un homme averti. Pourquoi pas en apéro du caviar d'aubergines, de l'hommous? Tremper la galette dans les coupelles en regardant sa bien aimée, c'est très sensuel, je trouve.
Et pour finir ah ah la pâtisserie libanaise avec ses cheveux d'ange parfumés, le feuilleté à la pistache, noix de cajou, pignon et amande que l'on  nomme "Baklawa", les loukoum à la rose, à la pistache. La fleur d'oranger que l'on devine subtilement en dégustant.
Les gâteaux de semoule, miel,  amandes le tout servi avec un thé à la menthe. Là, ça serait le bouquet.
Un café turc par dessus, histoire de ne pas s'endormir,  la cuisine libanaise rien que d'en parler me donne des idées...



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