Allongé sur le dos
Hier, j'aimais
La douceur de tes doigts
Hier, j'aimais
La douceur de tes doigts
Parfois, j'ai des clientes qui aiment des sensations nouvelles.
Je me souviens de cette jeune enseignante qui aimait et ne jurait que par des produits labellisés Bio.j'étais parti dans la fraicheur du matin,
Depuis que je réfléchissais à ma reconquête amoureuse, "Ai no corrida" retentissait dans la voiture maintenant je me trouvais aux confins des départements de la Sarthe, Loir et Cher pas très loin du vignoble de Jasnières.
Je savais que j'allais la retrouver mais quand? Comment pouvais-je m'y prendre? Hormis mon cœur touché par l'intuition, je voyais mes sentiments s'attendrir dans les paysages jadis traversés.
La nature d'une femme reste toujours énigmatique, on ne sait jamais à quel moment leur ténacité flanche.
Depuis quelques mois, je cherchais le point sensible qui ferait mouche pour la faire passer par toutes les sphères de l'amour mais je crois que je prenais conscience que je pouvais la perdre à tout jamais.
Le silence me faisait ressentir le manque avec certitude où chaque instant passé auprès d'elle était un bonheur mais le bonheur c'est de s'intéresser au vide plutôt s'intérioriser car il n'y pas de vide dans le vide.
L'absence ouvre les portes de la compréhension de l'amour. Pourquoi elle et pas une autre?
Calé dans le fauteuil de la voiture.
Les images charnelles du paradis perdu revenaient sans cesse. Quand une femme ondule légèrement sur vous pendant que vous êtes à demi couché vous offrant ses beaux seins c'est comme un soleil en cloche, ça bourdonne, tu sens la vie avant que sonne le glas.
Quand on aime, il faut comprendre car en amour il y a toujours un fil invisible même quand on est séparé.
Le mystère de l'amour nous entraîne loin, très loin On ressent ces choses là, ça tiraille même si ça ne s'éclaircit pas comme on le souhaiterait.
La réponse sonne toujours dans un face à face spirituel où les sentiments dansent dont jaillissent finalement de ce qu'on a de plus pur la vulnérabilité.
Sur ces pensées, je remontais le son, la route était belle.
Depuis mes 17 ans, je pensais être habité par un grand vent romantique qui m'accompagnait partout comme une sorte d'effluve qu'on respire naturellement.
Je redécouvrais la sensation de confort, les tables rondes espacées, le service hôtelier à la française.
A l'approche de mes 30 ans, je sentais peu à peu ma vie affective se stabiliser.
Sur le trajet, à travers le verre securit, les images de bien être m'envahissaient.
Même si pendant la balade après le dîner les cœurs n'avaient pas tangué sous un soleil complice qui s'effondre au bout de la jetée.
Abandonnés comme les amoureux qui attendent que les Hurlevent les emportent sur une mer déchainée.
Je ne brusquais pas les choses,
Elle n'était du genre à regarder le monde tourner comme un cerf volant.
Je savais qu'en haut de la falaise le rouge lui monterait au front. Le fracas des brisants déposerait sur le contour nos lèvres, un air iodé.
Sur la baie figée, elle revendiquerait son instinct.