jeudi 25 janvier 2024

La Dame de Monsoreau




 

iL y a toujours ce bouquin de la « Dame de Monsoreau » sur mon lit. Et je n’aime pas lire.

S’il y avait une fête populaire au Puy Notre Dame, au moins je t’emmènerai voir les fameuses galipettes, oui ces champignons de Paris qu'on cultive dans les galeries Saumuroises.
Ils sont énormes, ici, on les laisse pousser plus longtemps. Et puis un jour, la tête tombe pour se rouler. D'où le nom "galipette". Alors, on les ramasse. 
Lors des fêtes dominicales, en belle saison on les fait griller sur de grands barbecues, accompagnés d’un beurre d’escargots qu’on déguste avec des fouées.

Tu sais, ces petits pains cuits au feu de bois, garnis de rillettes, de mogettes, de fromage de chèvre ou de beurre salé.
Perdue, au milieu de ces grandes tablées aux fumées odorantes.
J’aime quand tes lèvres goûtent le vin framboisé. Dans l’instant, je te vois en robe légère t’allongeant au bord de l’eau. Tête rêveuse.
Le pont de Gennes, magnifié par une coulée de lumière où j’imagine, le premier rendez-vous. L'ombrelle habillée de noir ouverte comme un parapluie qui tourne comme une fleur agitée.

Attendant,   
Paupières mi-closes,
Depuis la chambre
, j’écoute la pluie…

vendredi 8 décembre 2023

Variations




Je n'avais pas posé mon sac sur l'île de Skye, Mes rêves restaient alambiqués.

En ces lieux, depuis 10 jours je faisais l'aller-retour Angers Laval pour cette vacation.

La mayenne angevine se nommait Talisker. Cette distillerie, située sur les rives du loch Harpot avait déjà fait florès avec ma sherry. Dans le sel et la fumée d'une terre celte, mes pensées gardaient un caractère marin. Le vent du large, les steamers romantiques. Une mer démontée. J'avais le cœur en kilt.

Le révérend Mac Cullough en a fait l'île des brumes et sir Walter Scott un long poème sous l'ère victorienne, Skye, un pied à terre ou comment tomber amoureux.

Sur la route, 

Je déshabillais une île de pluie nattée en chignon comme un océan qu'on dénude.

Juste pour croire aux variations saisonnières.

Une chevelure dont on se décoiffe rejetant par saccades le catogan des vagues éphémères que le vent ébroue.

Un soupçon de tourbe,

Une robe à reflets or, verts comme les algues séchées que l'océan disperse.

Je sentais les épices de poivre noir, d'agrumes, d'embruns quand la cendre volcanique déborde sur les orgues de basalte.

Envouté la première fois dans la fumée celte, 

Des odeurs de cédrats confits, de mangue et d'iode,

Se noyaient dans une île de beauté quand le silence bataille l'amertume, pactise avec les parfums boisés de la mayenne angevine.

Tourné vers les paysages, l'expulsion d'une gaélique.

Lave en fusion brute qu'un trait de pensée d'eau adoucit comme la quiétude d'une mer bretonne.




mardi 5 décembre 2023

dimanche 3 décembre 2023

jeudi 16 novembre 2023

lundi 9 octobre 2023

Notion casuistique

  


Après avoir quitté le pont de Sèvres, je me dirige en direction de Vélizy.

Juste avant d'arriver au rond point de Chartres, c'est ici que j'hésite toujours entre l'autoroute et la nationale.

Finalement, je bifurque à gauche en me garant devant le jardiland du coin histoire de ne pas me planter avec les dates de Toussaint.

Si nous étions en mai, je n'achèterais pas de bruyère mais quelques pensées. Fleurs moins costaudes, fragiles au vent. Voilà ce que je me raconte.

J'aime parcourir la province calme avec ses villages typiques en suivant le cours du Loir. Même si je n'ai jamais visité le manoir de la Possonnière, j'imagine toujours que le courant colporte des choses invisibles au pays de Ronsard.

Un jour, j'y suis passé, les grilles étaient fermées, c'est une belle demeure exposée dans un écrin de verdure tout proche de Couture sur Loir.

Bien que je connaisse l'itinéraire par cœur,  j'ai l'impression que le parfum de la rose ne s'est pas évanouie. Je pense souvent à ma destinée amoureuse.

Bon ! C'est vrai, parfois ma vie affective me met en danger. 

Dans ces moments là, j'aime le silence radio, je dirai plutôt prendre un peu de recul parce que dans la psychologie, il faut être habile pour reconquérir une femme qu'on aime par dessus tout. Habile ne veut pas dire meilleur ou machiavélique. Tout simplement habile quand on a une nature angoissée comme moi.

 Eh oui, les relations affectives ne sont pas souvent, celles, comme on aimerait suivre le déroulement. Je ne sais pas pourquoi, en ce moment, j'ai tendance à voguer sur une mer mouvante avec pleins de remous.

Et quand on aime une femme, on souhaite la relation saine, apaisée, comme un chaland qui glisse, clapotis, Libellule pour la tourbe légère, bleu pour le ciel à contre courant mais dans la vie ça ne se passe pas toujours ainsi. II y a des femmes, peut-être ont elles eues le cœur ravagé, ont elles traversées le cap de bonne espérance? Subies des tempêtes à cause de corsaires vite dépassés, dès le moindre écueil, abandonnaient le navire?

Je les connais ces flibustiers, la fleur aux dents, canon à l'abordage, saveur empyreumatique où fume le regard ténébreux pour mieux cacher une lame pendant le voyage, lacérant peu à peu, les voiles de l'évasion.

En effet, pour suivre une boucanière, sculptée à la proue, il faut être un matelot bien accroché pour s'affranchir des coups de rouleaux, parfois pris dans le vacarme assourdissant de l'océan, visage mouillé dans le déluge, tenant la barre du gouvernail malgré les déferlantes. Et au petit matin, le calme, l'homme se relève, rien ne bouge, et je sais à ce moment-là, il faut défier l'horizon.

En amour tout dépend de manière casuistique comment on voit les choses.

Qu'est ce qu'on peut faire par amour?

La conscience des choses, dans le domaine affectif, c'est toujours d'être sincère dans la relation même si le retour d'une femme n'est jamais gagnée. Il faut accepter toutes les possibilités...

C'est vrai rien n'est fini, c'est jamais fini.

Pendant que" Shaft d'Isaac Hayes" résonne dans l'habitacle, le paysage me semble beau...


mardi 25 juillet 2023

Pensées ikéennes



 C’est jeudi, 13H30.

Direction salle de bain.  « Vacances j’oublie tout »

Le temps de me regarder dans la glace. Un peu de gel sur les cheveux.

Juste le temps de choper ma carte family Ikea, mes clefs de bagnole sur la commode.

Me voilà sur le périph, sensation fluide. Vitres ouvertes.
Vent léger sur l'asphalte.
C'est le pied de conduire dans ces conditions.
S’il y en a qui se baladent en forêt de Saint Germain en Laye. Moi, ce que j’aime c’est glander chez Ikéa.
Après avoir garé ma bagnole à côté des berlines allemandes.
J'ai la démarche tranquille, rythmée comme la nette impression que le groupe « Elégance « m’accompagne dans ces longs couloirs de béton épurés.
Escalator ! Me voilà à hauteur de ces visages qui défilent dans la lumière vive.
Depuis le hall, de grandes affiches annoncent la nouvelle collection des fauteuils en cuir.
Installé sur l’autre canapé, depuis quelques minutes, j'entends une voix douce et charmante qui répond au portable.
Après plusieurs coup de fil, je sais déjà,
C’est une avocate à la cour qui part en audience, lundi à Soissons.
Qu’elle doit emmener Sacha pour la fête de la nature à la Frette sur Seine.
Il faut dire, j'm'ennuie comme un rat mort depuis le départ en vacances de ma femme et mon fils.
Je ne me suis pas encore retourné. Je sens déjà le parfum de l’avocate qui caresse mon esprit.
Au loin, je l’aperçois.
Légèrement penchée. Son cahier à spirales coincé sous le bras gauche. Je sais que c’est elle.
Je ne suis pas avocat mais je sais aussi prendre des notes.
C’est une rousse, menue, coupe carrée classique. Punaise! C’est mieux qu’un dépannage.
A quelques pas, s’assoit sur la chaise rose pivotante, Gigote sur elle-même. Ouvre les tiroirs. On dirait une ado, elle est marrante.
Malgré l’oreille attentive, hé hé me suis trompé. Sacha est donc une fille.
Maintenant, voilà qu'elle se trémousse sur le matelas.  J'y crois pas la façon dont elle agite son corps comme un p'tit ver de terre. J’aime bien son cardigan beige à manches longues, c'est mignon la dentelle incrustée sur les épaules. 
Vas-y cocotte, fais danser ton ventre, malgré sa ligne, elle doit faire du 95C, c'est comme je les 
aime.
Organisée, concentrée, allez Simone! retourne moi les étiquettes sur toutes les coutures.
J'me demande ce qu'elle peut bien gribouiller sur son cahier à spirales? Suis sûr, ç'est nickel chez elle.
Généralement, c’est à cet endroit où je les abandonne, direction la cafétéria. l’heure de mon petit thé gratos earl grey.
A 15 heures, génial ! Tous les employés des alentours sont repartis au bureau.
Les mamans du mercredi sont absentes. Enfin, je peux savourer mon thé bergamote sans entendre ces cris stridents qui perturbent mes idées quand j'ai la tête dans les nuages.
Nom de Dieu !
Voilà la Signora qui arrive à la caisse avec son plateau.
Whaou! Qu'elle est belle.
On se croirait dans un tournoiement réveillant mon imagination. C'est dingue! Y a bien longtemps que je n’ai pas dégusté dans cette salle, une eau de vie si pure.
Quelle légèreté dans les mouvements ! Quelle grâce !
Putain ça recommence! Ma petite voix intérieure, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas entendu.
C'est de la belle petite caille Lolo, comme tu les aime!
Il faut être difficile, je ne suis pas habitué à ce genre de gabarit.
T' as vu ces jambes,
Oui pourquoi ?

Je suis sûr, t'as maté sa poitrine quand elle s’est baissée pour ouvrir les tiroirs, t’as aimé ses tâches de rousseur sur le galbe de son buste. Hein coco! T'as vu ses gros seins.
Bien sûr que j’ai maté.
Qu’est-ce que t’attends, vas y ! Je te vois déjà, debout, bien campé sur les jambes, une bonne levrette avec la main gauche posée légèrement sur sa nuque et l'autre caressant ses hanches, ses seins lourds, son clito, tu vas bien la bousculer, petit claquement des fesses lors des va et vient jusqu'à ses mains s'accrochent sur la couette puis elle va onduler lentement pour t'emmener au pays des sens,
Tu vas sentir le mâle pour la rejoindre où gémir c'est mourir de plaisir quand les corps s'abandonnent...
Une, Je ne la connais pas, je ne vais quand même pas me prendre une veste. Mignonne, si charmante soit-elle. De plus, c'est une inconnue qui ne demande rien à personne.
J’te dis, qu’elle attend que ça !
C’est une mère de famille,
Et alors ?
C’est une maman qui profite d’une pause détente pour boire un thé avant de faire ses achats pour sa fille. 
Allez, vas y. Si tu as un zeste de courage.
C’est une avocate, elle a le sens de la réparti.
Raison de plus, elle est toute seule, détendue, personne pour la juger !
J’te dis que les femmes aiment l’inconnu, l'inattendu, cueille là en plein vol,
Vas y lolo !

Non, j 'peux pas! C'est une maman.
Tu t’approches doucement en la regardant dans les yeux, tu lui dis que tu la mate depuis un quart d’heure, tu la trouve sensass, élégante, t'as envie de discuter avec elle. 
Quoi, ça s’appelle être proche de sa pensée.
Un vrai mec, c’est comme ça qu'il fait ! Qu’est-ce que tu crois ?

Non, mais ça ne va pas !
Y 'a pas une autre approche, comment dire, plus …

Mais non ! Si tu penses l’aborder dimanche, comme au temps des impressionnistes, mon gars ! Tu peux toujours aller te faire brosser pour avoir son numéro de portable.
T'as un jardin devant toi. Improvise. Innove !
Regarde,
Sa façon de mettre constamment ses mains dans ses cheveux.

N'importe quoi ?
Ça, c’est un signe. Allume-moi ce brasero !
On dirait une gitane autour d’une verdine éclairée de lune.
Regarde ses nombreux bracelets fins sur son bras. Ecoute ce cliquetis...vibrer.

Je ne suis pas littéraire ni téméraire, sans déconner faut-il avoir tous ces points de détails pour aborder une femme?
Elle vient de lever la tête, 
C’est une fleur agitée. Allez ! Lolo,  cueille là en plein cœur comme un jeune frelon !
Perfore son imaginaire avec tes dards.
J'ose pas !
Tu vois, elle remue sans cesse le cou.
C’est le moment !

Oh doucement, faut que je respire.
Lève- toi,
Vas-y lolo !

Mais si elle me rambarde gentiment, j'reste planté en plein milieu comme un con , j'fais quoi ?
Ben quoi, t’auras essayé,
Dimanche à La Frette, J'te vois déjà faire les cent pas telle une roulotte brinquebalante éternuant la mélancolie des voyageurs infatigables. Depuis le quai de Seine. L’attendant comme un amoureux, chevauchant au galop sur le sillet d’un ciel fougueux…Romantique de mes deux !
Ouais ouais, facile à dire.
T’as la côte lolo, tu veux que je te dise. Que t'es beau avec tes chaussures bateau, ta marinière délavée.
J'peux pas, j'peux pas.
J'ose pas !
Vas y,
Mais si elle est accompagnée de son mari, Dimanche, j’ai l’air malin.

Mais non grand nigaud, t’as rien compris des femmes.
Allez lolo,  Respire un bon coup!  Lève toi...

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