mardi 22 décembre 2020

Tout sur les Graves

 Le nom des Graves désigne tout le vignoble de la rive gauche de la Garonne en amont de Bordeaux.

L'aire d'appellation est aujourd'hui coupée en deux par l'appellation  "Sauternes et Barsac" et depuis 1987 existe une appellation  "Pessac-Léognan"
Les graves sont constitués principalement par des terrasses construites par la Garonne lors des grandes crues millénaires ayant déposées une grande variété de débris caillouteux.(galets et graviers provenant des Pyrénées et du massif central).
Les graves peuvent s'apparenter au médoc. Ils ont généralement moins de bouquet. Ils sont par contre plus corsés. Ce sont des vins de garde (entre 10 et 15 ans).
On ne les servira pas avec des nourritures trop fortes (gibier) mais avec des mets à chair blanche.
Dans un repas. On les servira après les vins blancs et avant les rouges de clôture (St Emilion - Pomerol).
Les graves rouges sont servis chambrés (14 à 16°).
Les graves blancs secs ont beaucoup de corpulence en conservant une grande finesse et une grande nervosité. Ils ont moins de nez que les Bourgogne mais sont délicatement plus fruités. Exquis avec des fruits de mer, sur des poissons grillés, 
Si vous vous trouvez en baie d'Arcachon, perdu dans un restaurant, proche des dunes de Pyla ou à Merschers dans les grottes troglodytiques avec une vue sur le plus grand estuaire d'Europe
Quel bonheur !
Astuce :
Comment reconnaître dans un rayon, un graves du nord par rapport à un graves du sud.
- 1ère indication le prix, en dessous de 10 euro c'est généralement un graves du sud, c'est écrit en lettres capitales GRAVES sur l'étiquette. Ce sont des vins à vite maturité 4 ans, plus fruité, qui s'arrondissent plus vite que le Pessac-léognan mais ayant moins de fumé et forcément moins long en bouche.(Quoiqu'il en soit, Il vaut mieux acheter un bon graves du sud qu'un Pessac-Léognan 1er prix).
Pour les graves du nord, depuis 1987 -  PESSAC- LEOGNAN là, ici c'est facile. Le prix nous fait réfléchir mais ce vin a des saveurs empyreumatiques et si vous aimez tout ce qui se lie au feu, c'est le vin par excellence... (mon vin préféré)
Idéal avec les volailles,

samedi 19 décembre 2020

Champagne

 



Si vous optez pour une soirée au champagne, privilégiez un blanc de noirs millésimé. 

Somptueux avec un plateau fruits de mer, des huîtres. Extra avec des noix de St-jacques de St-Brieuc en cette période où c'est la saison, agrémenté d'un fondu de poireaux.

Sensationnel avec un Turbot, un homard breton ou un foie-gras.
Il se marie bien sur des poissons grillés, aussi certains légumes fins et des desserts légers.
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En règle générale, on boit le blanc de blancs en apéritif surtout pour ouvrir une bouche vierge et le blanc de noirs avec les mets.
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Le brut sera servi à 8° à 9°.
6° pour les doux et demi-sec.

Pour les gourmets, on se fera plaisir avec des cuvées millésimées.

Si vous êtes fauché comme moi, il y a toujours la cerise à l'eau de vie "griotte" que l'on dépose au fond du verre rempli de champagne non millésimé rosé. Après-tout le champagne a la particularité d'être bu à tout moment de la journée avant, pendant et après le repas. (Ca fait toujours son p'tit effet).
Lors d'une première rencontre amoureuse, les raffinés ne feront pas sauter le bouchon de champagne, paraît-il que cela abîme le vin?
Quoiqu'entendre ce bruit, évoque chez certains la bonne humeur.
Et puis comme dit, Gilles Martin Chauffier, la vérité, c'est une bulle de champagne, elle remonte toujours  à la surface...Mais la citation qui me fait sourire est celle de Valéry Larbaud  "Les liaisons commencent dans le champagne et se finissent dans la camomille"

vendredi 11 décembre 2020

dimanche 6 décembre 2020

Les Côteaux du Vendomois

 En ce jeudi, je découvre les vins du Vendômois à Villiers sur Loir.

Les incertitudes du matin automnal se sont estompées sur la petite place de Marçon. Le bruissement de certaines choses me fait comprendre que le temps n'a rien à voir avec le bonheur ni même la solitude. Le fait d'être seul sur le banc me donne un air de bien être pour croquer un silence de novembre au milieu des seize platanes.
Après ce léger vagabondage, je reprends mes esprits, 
Sur la route du retour,  j'aperçois un écriteau "Les Côteaux du Vendômois". Je bifurque donc sur le parking qui me semble désert.
Dès le gling de la porte, une jeune femme à la coupe garçonne m’accueille.
Je jubile, devant moi le comptoir de dégustation avec ses grands verres suspendus.
Sur le côté droit, un alignement de palettes avec des bouteilles bien rangées attire mon attention.
Pour un jeudi après-midi ! Respirer l'odeur du vin champêtre au pays de Ronsard avec le visage de "Meg Ryan" comme hôtesse de jour. Y a pas mieux pour débuter !
Pour épicer la conversation, je lui demande "Quelle est la typicité régionale du rouge"? Son débit de paroles est remarquable, fluide. En plus d'être pédagogue, la vendeuse est avenante, dynamique.
Difficile de ne pas se laisser glisser comme un chaland sur le bord du Loir.
Profitant du calme,
Elle m' invite à la dégustation pour me faire deviner la gamme du pays.

Dès les premières gorgées, les vins sont frais, ronds au goût fruité pour les rouges. Hum! la minéralité du chenin blanc, citronné en finale de bouche me plaît, faut dire j'aime bien quand ça titille un peu au bout de la langue.
Les rosés et gris ont un côté poivré qui se détachent nettement de ceux de l'anjou. Notamment ce pineau d'Aunis à la rose pâle dont ce mélange aux arômes de baies rouges et notes poivrées me rappelle ces épices douces que l'on découvre...Au détour d'un chemin...Sous un manteau vigne.
J’imagine des associations. Cette légèreté dans le palais avec la subtilité en douceur quand le vin se fait discret.
La charmeuse me fait comprendre qu’il existe pour les littéraires et poètes, une cuvée "Irène Frain".
Dans la vitrine du rayon, des bouteilles vinifiées en vendanges tardives et demi-sec existent aussi.

Pour ne pas oublier les parfums Vendômois, Je repars avec deux cartons sous les bras.
Sur le parking, l’éclat du soleil est toujours là. En allumant la radio, il ne manquerait plus que j’écoute "Eye in the Sky" d’Alan Parsons...

jeudi 3 décembre 2020

Lunago

 



Près de moi, surgit l'ombre du cordon sanitaire. Mais l'infâme enceinte qui se dresse, refoule tout sentiment contagieux. Comme prendre la défense d'un enfant. Défense contre un corps étranger attendant le moment de sa délivrance. Violenté par des passages à tabac, mon germe de vie se résume à presque rien. Je reste des heures, ainsi blotti dans l'infection permanente du crépuscule.

Dans cette cavité exsudant des moiteurs d'angoisse où je me tourne les pouces. J'ai coincé ma bulle, prisonnier de la Montgolfie - cette terre féconde, que les hommes sont venus défier. Et parce que le temps, ennemi, aime la victoire aux forceps, je m'abandonne soudain à l'ombilic du secret. Une caresse, un simple mot aurait pourtant suffit à mon bonheur. J'ai la nausée. Le feu qui couve sous la cendre me refuse déjà la maternelle. Un peu de son amour.

Le poids mort de la solitude entretient la mélancolie à l'approche de la quarantaine. Déjà maman ressemble à cette frontière qui l'éloigne de son âge. A cette charge lourde qu'elle refuse d'instinct. Elle est l'isolement de son rêve avorté. La folie d'un ventre distordu qu'elle offre aux premiers venus.

L'infâme enceinte ne pouvait s'entendre avec sa haute fidélité. Face aux beaux et hauts-parleurs, un diaphragme en lambeaux, un travail à la chaîne et finalement, ce maudit filtre de coupure où crachote encore la méchante aiguille.

Il fallait croire à l'envie. Prendre le temps de me construire, vivre de paire avec l'inconcevable. Attitude foetale, c'est tout mon corps qui flotte comme un duvet ; mais derrière la membrane vibrante, je n'entends plus le son de sa voix. Je n'entends plus la pluie de ses larmes. Je n'entends même plus sa colère. Il y a une différence entre l'embryon d'une idée et le besoin de croire qu'elle peut parfois vous délivrer. Ainsi vont les choses, en gestation perpétuelle mais souvent tuées dans l'oeuf.

Cette idée - là n'a pas pris naissance qu'elle accouche à terme. Contaminé par la maladie épidémique de ses mensonges. De sa traîtrise. De sa peur.

Doucement j'ai lâché pied. Pour arrondir mes derniers gestes. M'évanouir en fumée. Je n'entends plus le battement de son cœur. Pourquoi? Maman?...


(texte Jonavin)

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