mardi 21 octobre 2025

Dernière lueur

                                      




                                    Dernière lueur sur les planches en bois d'azobé

De ce vent iodé, je quitte l'humeur marine où j'ai libéré ta silhouette aux alentours
Etrangement, les lampadaires éclairent à peine le sol sous l'ombre jersey des villas normandes
Devant les boutiques
Je marche tranquillement
Tant les vitres miroitées font l'enseigne des lettres lumineuses
Souffle la bise, d'un monde transparent
Le temps
Le silence
Ce bruissement à travers les alvéoles 
Se reflètent les gouttes de pluie sur la baie
Comme l'accroche-cœur pour dégrafer au fond, les senteurs marines
Mais avant, un peu d'irrévérence
Sous la ville endormie, dans la fumée du rêve
Je ne peux m'empêcher d'imaginer, les pensées qui éclaboussent quelques lumières douces pour se baigner dans la fantaisie de tes vagues

lundi 13 octobre 2025

Une truite meunière

Si vous avez prévu une truite meunière poêlée avec des amandes effilées bien brûlées, 
N'oubliez pas Le Corbières blanc!
C'est un vin qui développe une palette aromatique oubliée de fruits à chair blanche, de fruits secs et de fruits exotiques. La délicatesse d'un bois bien fondu que j'avais goûté dans la séduction des beaux jours. Du gras, des notes vanillées perdues dans les gestes rotatifs de mon poignet.
En la regardant,
J'avais frôlé l'élégance, 
De sa bouche à ma bouche, la perception aromatique intense resterait agréable.

lundi 8 septembre 2025

La Paimpolaise

 Depuis la côte de granit rose, le vent rase la lande.

En ce dimanche, les rochers vêtus d'embruns embaument le sentier douanier.
Même si dans les pensées,
La paimpolaise réveille des linceuls de parfum.
C’est bien connu, la vie ne s’attarde ni hier ni aujourd'hui.
Mais en arrière, dans le hasard comment peut-on oublier des visages, c’est comme la providence refoulée.
Sur la jetée de Ploumanach, Gaëlle peut l'entendre, le suivre...
A marée haute, partout les ajoncs et l'agrostis, battue par la houle remonte le premier émoi. 
En face,
"Les 7 îles " là, où les oiseaux arrachent désormais un morceau du ciel comme une grande voile pour écraser ces années de doute.
Peuvent-elles encore gifler la dormeuse enflammée?
Les yeux rêveurs, Gaëlle attise le feu de l’aube comme pour saborder encore un ciel imbibé d’éclats violacés. 
Ce phare de granit, de roches tendres dont la flamme couleur miel éclaire des portions de nuit où d’emblée l’aréole soulève des linceuls d’embaumeur.
De ce visage hermétique, elle ne peut promettre la lune.
Sinon l’abandonner dans une pénombre recueillie. Là où règne un désir d’expiation.
Cette lueur la protège des laideurs korriganes que sont l’ennui et la résignation. Qu’elle cueille en ronds de sorcières, chaque dimanche au fond du jardin, 
Aujourd'hui, elle n'ira pas déjeuner chez ses parents.
D’ici, elle peut humer le vent comme un animal, le suivre à sa trace…
Blottie entre les rochers, les cheveux dénoués au milieu des fleurs sauvages.
L’eau gerbe une écume douceâtre, où la vie mordue par le ressac enrobe son silence.
Voilà donc ces fleurs bleuir l'océan. Le cœur qui pardonne?
La dormeuse s'enroule d'un bouquet de bruyère.
Sous un nœud, les sentiments écorchent le poing serré.
Elle le sent rougi, repu de vide, grignoté par les crevasses sous un châle encore transpirant.
Le hoquet lui monte à la gorge mais elle refuse les larmes.
Gaëlle fixe l'horizon. Le temps cogné sur les rochers. La mer semble figée.
D'avis, elle sourit que le phare n'aime pas éclairer les souvenirs d'une drôle de gangue...

dimanche 10 août 2025

Fattouche




C'est une entrée que j'aime quand il fait chaud, je ne sais plus si c'est à Beyrouth, en France où j'ai dégusté cette salade la première fois.

J'adore vraiment le croquant des pignons de pin, d'accommoder ces petits morceaux de pain en forme de galette, légèrement dorés à la poêle qu'on rajoute juste avant de servir.

Ces tomates, concombre, radis finement coupés ainsi que la laitue ciselée, persil  beaucoup de persil, citron, épice sumac 

Tous ces ingrédients comme la menthe apporte la fraîcheur méditerranéenne en bouche.
Comme disent les Libanais, "Qui n'a pas goûté le fattouche, n'a pas goûté le Liban"
Un bon Tavel frais pour démarrer la soirée afin de chauffer le palais.





Il ne manquerait plus des aiguillettes de poulet grillé mariné citron - menthe façon libanaise.  
Pourquoi pas en apéro du caviar d'aubergines, houmous.
Tremper la galette dans les coupelles en regardant sa bien aimée.
Je trouve l'interlude sensuel dans le silence des yeux.
Et pour finir en beauté la pâtisserie libanaise avec ses cheveux d'ange parfumés, le feuilleté à la pistache
, noix de cajou, pignon et amande qu'on nomme "Baklawa", 
A suivre les loukoum à la rose, à la pistache.
La fleur d'oranger que l'on devine subtilement dans les gâteaux de semoule, miel et amandes, le tout servi avec un thé à la menthe. Là, ça serait le bouquet.
Mais n'avais je pas oublié la glace à l'orchidée.
Par dessus un café turc. Histoire de ne pas s'endormir, 
La cuisine libanaise rien que d'en parler me donne des idées...


samedi 5 juillet 2025

La lande

 Depuis ce matin, j'arpente la lande. Même si je devine les pensées profondes qui éclatent en silence. Je suis sûr que ton ombrelle de sentiments n'a pas encore quitté le port ni l'expression figée du premier rendez-vous.

Pas la peine de se torturer la frange pour comprendre ça. Tout à l'heure, il y avait la raison, les fleurs sauvages, un parfum brûlant.
Ces lignes qui s'entrechoquent, celles qui se brisent pour disparaître sur le contour d'une côte bretonne semblable aux monts d’Arrée.
Dois-je encore m'émerveiller de l'horizon? Là, où les senteurs marines se couchent quand les algues respirent ici la nuit? Pourtant le vol en rase-motte des mouettes dans le ciel nuageux semble à nouveau me surprendre. Comme un faisceau de mémoire à l'immunité acquise me donne l'impression que les semailles sont à venir.
Sur l'estran, je n'aurai jamais dû cueillir tes baisers. Au milieu de nulle part, il me reste la semeuse à tout vent, celle qu'on emporte à ciel ouvert. 
Les rêves incultes, par delà les champs, ta robe soleil où je retrouve la lumière des beaux jours. 
Avant que le givre de mes espérances ratisse la campagne.
Je sais que tu reviendras, parfois dès les premières fontes, j'ai l'impression que je découvre l'humeur des jardins maritimes. Dans cette vague de froid, tu m'attends, grelottante.
Radieuse, tu te penches à peine. Habillée de jaune sous les méduses d'un parapluie ouvert.
Comme l'annonce d'une saison nouvelle où tu fais éclore mon cœur.

dimanche 15 juin 2025

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