lundi 8 septembre 2025

La Paimpolaise

 Depuis la côte de granit rose, le vent rase la lande.

En ce dimanche, les rochers vêtus d'embruns embaument le sentier douanier.
Même si dans les pensées,
La paimpolaise réveille des linceuls de parfum.
C’est bien connu, la vie ne s’attarde ni hier ni aujourd'hui.
Mais en arrière, dans le hasard comment peut-on oublier des visages, c’est comme la providence refoulée.
Sur la jetée de Ploumanach, Gaëlle peut l'entendre, le suivre...
A marée haute, partout les ajoncs et l'agrostis, battue par la houle remonte le premier émoi. 
En face,
"Les 7 îles " là, où les oiseaux arrachent désormais un morceau du ciel comme une grande voile pour écraser ces années de doute.
Peuvent-elles encore gifler la dormeuse enflammée?
Les yeux rêveurs, Gaëlle attise le feu de l’aube comme pour saborder encore un ciel imbibé d’éclats violacés. 
Ce phare de granit, de roches tendres dont la flamme couleur miel éclaire des portions de nuit où d’emblée l’aréole soulève des linceuls d’embaumeur.
De ce visage hermétique, elle ne peut promettre la lune.
Sinon l’abandonner dans une pénombre recueillie. Là où règne un désir d’expiation.
Cette lueur la protège des laideurs korriganes que sont l’ennui et la résignation. Qu’elle cueille en ronds de sorcières, chaque dimanche au fond du jardin, 
Aujourd'hui, elle n'ira pas déjeuner chez ses parents.
D’ici, elle peut humer le vent comme un animal, le suivre à sa trace…
Blottie entre les rochers, les cheveux dénoués au milieu des fleurs sauvages.
L’eau gerbe une écume douceâtre, où la vie mordue par le ressac enrobe son silence.
Voilà donc ces fleurs bleuir l'océan. Le cœur qui pardonne?
La dormeuse s'enroule d'un bouquet de bruyère.
Sous un nœud, les sentiments écorchent le poing serré.
Elle le sent rougi, repu de vide, grignoté par les crevasses sous un châle encore transpirant.
Le hoquet lui monte à la gorge mais elle refuse les larmes.
Gaëlle fixe l'horizon. Le temps cogné sur les rochers. La mer semble figée.
D'avis, elle sourit que le phare n'aime pas éclairer les souvenirs d'une drôle de gangue...

dimanche 10 août 2025

Fattouche




C'est une entrée que j'aime quand il fait chaud, je ne sais plus si c'est à Beyrouth, en France où j'ai dégusté cette salade la première fois.

J'adore vraiment le croquant des pignons de pin, d'accommoder ces petits morceaux de pain en forme de galette, légèrement dorés à la poêle qu'on rajoute juste avant de servir.

Ces tomates, concombre, radis finement coupés ainsi que la laitue ciselée, persil  beaucoup de persil, citron, épice sumac 

Tous ces ingrédients comme la menthe apporte la fraîcheur méditerranéenne en bouche.
Comme disent les Libanais, "Qui n'a pas goûté le fattouche, n'a pas goûté le Liban"
Un bon Tavel frais pour démarrer la soirée afin de chauffer le palais.





Il ne manquerait plus des aiguillettes de poulet grillé mariné citron - menthe façon libanaise.  
Pourquoi pas en apéro du caviar d'aubergines, houmous.
Tremper la galette dans les coupelles en regardant sa bien aimée.
Je trouve l'interlude sensuel dans le silence des yeux.
Et pour finir en beauté la pâtisserie libanaise avec ses cheveux d'ange parfumés, le feuilleté à la pistache
, noix de cajou, pignon et amande qu'on nomme "Baklawa", 
A suivre les loukoum à la rose, à la pistache.
La fleur d'oranger que l'on devine subtilement dans les gâteaux de semoule, miel et amandes, le tout servi avec un thé à la menthe. Là, ça serait le bouquet.
Mais n'avais je pas oublié la glace à l'orchidée.
Par dessus un café turc. Histoire de ne pas s'endormir, 
La cuisine libanaise rien que d'en parler me donne des idées...


samedi 5 juillet 2025

La lande

 Depuis ce matin, j'arpente la lande. Même si je devine les pensées profondes qui éclatent en silence. Je suis sûr que ton ombrelle de sentiments n'a pas encore quitté le port ni l'expression figée du premier rendez-vous.

Pas la peine de se torturer la frange pour comprendre ça. Tout à l'heure, il y avait la raison, les fleurs sauvages, un parfum brûlant.
Ces lignes qui s'entrechoquent, celles qui se brisent pour disparaître sur le contour d'une côte bretonne semblable aux monts d’Arrée.
Dois-je encore m'émerveiller de l'horizon? Là, où les senteurs marines se couchent quand les algues respirent ici la nuit? Pourtant le vol en rase-motte des mouettes dans le ciel nuageux semble à nouveau me surprendre. Comme un faisceau de mémoire à l'immunité acquise me donne l'impression que les semailles sont à venir.
Sur l'estran, je n'aurai jamais dû cueillir tes baisers. Au milieu de nulle part, il me reste la semeuse à tout vent, celle qu'on emporte à ciel ouvert. 
Les rêves incultes, par delà les champs, ta robe soleil où je retrouve la lumière des beaux jours. 
Avant que le givre de mes espérances ratisse la campagne.
Je sais que tu reviendras, parfois dès les premières fontes, j'ai l'impression que je découvre l'humeur des jardins maritimes. Dans cette vague de froid, tu m'attends, grelottante.
Radieuse, tu te penches à peine. Habillée de jaune sous les méduses d'un parapluie ouvert.
Comme l'annonce d'une saison nouvelle où tu fais éclore mon cœur.

dimanche 15 juin 2025

dimanche 8 juin 2025

Retour en Afrique 20 ans après ma première année de naissance

 

Short lâche,  je les avais distancés.

Courir dans la poussière des salines,
Je voyais encore au loin les maigres ordures que se partageaient les chiens.
Je l'avais échappé belle!
Sur la place Rimbaud, à côté du minaret, la couleur de mon cœur n'avait pas connu ce ciel ressemblant à l'aube ensanglantée.
Dans les ruelles mauresques qui menaient à la place Ménélik. Les relents de moka me donnaient le tempo dans les enjambées.
L'Afrique n'avait jamais été aussi belle à travers les trottoirs dans le dédale de mes pensées.
Pour une fois, les bars à naïas ne clignotaient pas sauf une somalienne à la démarche lente, aux seins fermes et pointues en transparence sous le diré, attirait mon regard.
Parfumée sous les arcades,
Je pensais à la fraîcheur du soir, aux herbes brûlées,
Aux encens où le henné décore la paume des mains de ces jeunes femmes dont le cliquetis des fins bracelets sonnent le métal pour charmer le soldat ensorcelé.
Mon regard lointain semblant oublier cette Normandie.
De l'aveu,
Je songeais à la chair brune, 
Aux dessins mystérieux,
Une Afrique facile où je n'avais jamais autant bu de coca.

mercredi 28 mai 2025

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