mercredi 30 octobre 2024

Pensées amoureuses


 


A 21 ans, j'avais déjà fait le tour de la gent féminine.

A 33 ans, je roulais le cœur léger, l'amour me fascinait à travers le pare brise.

Les formes naturelles du paysage égayaient mes pensées.

Je voyais l'amour comme la providence. Aimer me donnait en quelque sorte un instinct de voyance. Pourquoi elle et pas une autre? La question m'intriguait en poursuivant la route.

lundi 7 octobre 2024

Forget me nots

 



Après le "forget me nots" qui résonnait dans l'habitacle avec pour témoin les maisons à colombages de Vannes, la cité bretonne scintillait dans la nuit. A 21 ans, j'avais déjà fait le tour de la gent féminine. Je savais que le bonheur c'était trop d'attente. Je savourais les crêperies, le corps des femmes. J'assumais ma séduction, ma masculinité, je ne perdais pas de temps.

Le pub me donnait une impression de confort en attendant mes collègues qui sortaient de la caserne...

 

mercredi 2 octobre 2024

Le vent



Le vent souffle

Sur les bouches d’égout
Papiers, feuilles éparses
Rase
Gifle, gémit
Un lundi de novembre
Je vole ta silhouette
Sentiments profonds
La pluie mouille mon visage
Un instant
Mon esprit dégouline
zigzague
En rayon de lune
ton corps d'existence

vendredi 20 septembre 2024

La lande




 Depuis ce matin, j'arpente la lande. Même si je devine la couleur automnale. Je suis sûr que ton ombrelle n'a pas encore quitté le port ni l'expression figée du premier rendez-vous.

Pas la peine de se torturer la frange pour comprendre ça. Tout à l'heure, il y avait la raison, les fleurs sauvages, ton parfum brûlant sur la ligne d'horizon.
Ces pensées qui s'entrechoquent et celles qui se brisent pour disparaître sur le contour d'une bretagne semblable aux monts d’Arrée.
Dois-je encore m'émerveiller comme un sentiment ancien? Là, où les senteurs marines se couchent quand les algues respirent ici la nuit? Pourtant le vol en rase-motte des mouettes dans le ciel nuageux semble m'échapper de nouveau. Comme le faisceau à l'immunité acquise me donne l'impression que les semailles à venir existent encore.
Sur l'estran, je n'aurai jamais dû cueillir tes baisers. Au milieu de nulle part, il me reste la semeuse à tout vent, celle qu'on emporte à ciel ouvert. 
Les rêves incultes par delà les champs, éclate en silence ta robe à soleil dont la lumière retrouve les beaux jours. 
Avant que la pénombre ne ratisse la campagne.
Je sais que tu reviendras, parfois dès les premières lueurs, dans cette vague d'humeur froid, tu m'attends, grelottante.
Radieuse, tu te penches à peine. Habillée de jaune sous les méduses d'un parapluie ouvert.
Comme l'annonce d'une saison nouvelle, tu fais éclore mon cœur..

jeudi 12 septembre 2024

Les Pouetes


 

LES POUETES


C'est grand un mot en poésie

Ca va au-delà des désirs

La poésie c'est p'être Bowie

Un peu trop beau, indésirable

Un p'tit décor déjà en soi

Un pas grand chose que l'on aime pas.


Ne crois-tu pas j'exagère?

J'vois bien un titre pour littéraire

La poésie est-elle sexy?


On n'la lit plus mon cher ami

Manquerait-elle de sex-appeal

Ses formes sont droites un peu rigides

Faudrait pouvoir les arrondir


Tu affabules ma belle enfant

Fidèle à tes habitudes

Tu penses trop sec et tu dérives

Dans tes méandres de rectitude


J'comprends pas bien ce que tu livres

J'oublie avant que tu ne dises

J'attends seulement une émotion

La poésie c'est un glaçon


Je vais m'fâcher tu m'exaspères

Aussi frivole qu'un papillon

Tes formules à l'emporte-pièce

Sont aussi plates que tes nichons


T'es qu'un sale con un peu vulgaire

T'as rien compris à mes dictons

Je m'en vais courir après l'air

J'emmène Baudelaire ou bien Villon

Sylvie Bourgoin (Vie de Ville Poésies et photographies 1991 - 1992)


mercredi 21 août 2024

La gitane



J'entrais dans le vestibule,

Ses nombreux bracelets fins, quatre sur le gauche, trois sur l'autre poignet m'intriguait.
Ce rouge carmin auréolé de mystère comme les variations de la voûte céleste.
En ouvrant le frigo, pendant qu'elle me posait la question "Si j'aimais le tavel"? Mon corps résonnait sous le cliquetis des bijoux.
Avant de lui dérober ses épices chaudes de sa terre cognac, je pensais à ce premier instant.
Quand le vent du nord s'enroule d'un soir d'été.


lundi 15 juillet 2024

Bleu pour le ciel à contre courant




Allongé sur le dos

yeux mi-clos

Hier, j'aimais

La douceur de tes doigts

Oscillant dans la seiche au vent
Chapeau de paille entouré d'un ruban
Flotte
L’insouciance
J’aime tout en toi
Quand tu sèmes à tout vent
Là, où ton ombre butine
Et caresse les peaux blanches
Libellule pour la tourbe légère
Bleu pour le ciel à contre courant
Libellule pour la couleur des mouvements
Bleu pour la romance du ciel

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