Depuis ce matin, j'arpente la lande. Même si je devine les pensées profondes qui éclatent en silence. Je suis sûr que ton ombrelle de sentiments n'a pas encore quitté le port ni l'expression figée du premier rendez-vous.
Pas la peine de se torturer la frange pour comprendre ça. Tout à l'heure, il y avait la raison, les fleurs sauvages, un parfum brûlant.
Ces lignes qui s'entrechoquent, celles qui se brisent pour disparaître sur le contour d'une côte bretonne semblable aux monts d’Arrée.
Dois-je encore m'émerveiller de l'horizon? Là, où les senteurs marines se couchent quand les algues respirent ici la nuit? Pourtant le vol en rase-motte des mouettes dans le ciel nuageux semble à nouveau me surprendre. Comme un faisceau de mémoire à l'immunité acquise me donne l'impression que les semailles sont à venir.
Sur l'estran, je n'aurai jamais dû cueillir tes baisers. Au milieu de nulle part, il me reste la semeuse à tout vent, celle qu'on emporte à ciel ouvert.
Les rêves incultes, par delà les champs, ta robe soleil où je retrouve la lumière des beaux jours.
Avant que le givre de mes espérances ratisse la campagne.
Je sais que tu reviendras, parfois dès les premières fontes, j'ai l'impression que je découvre l'humeur des jardins maritimes. Dans cette vague de froid, tu m'attends, grelottante.
Radieuse, tu te penches à peine. Habillée de jaune sous les méduses d'un parapluie ouvert.
Comme l'annonce d'une saison nouvelle où tu fais éclore mon cœur.
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