C'était les bords de Seine,
J'm'en souviens très bien.
J'étais parti de bon matin, un dimanche d'avril.
Son visage m'avait d'emblée séduit quand je l'avais rencontré lors d'un stage d'hôtellerie.
Après Pontoise, La campagne était verdoyante,
D'admirer ces beaux villages en pierres, en suivant,
La route sinueuse à travers la campagne vallonnée où
des shetland paisibles, attendrissants, égayaient mon cœur dans la prairie.
Je me souviens encore de sa posture en cueillant l'herbe, Ambre figée.
Cette vision naturelle comme l'impression de voir une femme d'une autre époque.
Whoua ! Quelle idée géniale,
J'avais choisi en décor de fond le château de la Roche Guyon et le guide du routard me porterait chance pour l'escapade amoureuse.
Depuis ma chambre d'habitant, la veille, je pouvais suivre de long en large le panorama de la route des crêtes.
De mon lit, je voyais déjà la Seine.
Éclairé avec soin, le voyage initiatique du chevalier comme un avant-goût.
Comment suivre les marches du château à travers la roche calcaire pour accéder enfin au donjon? Endroit panoramique sur les méandres du fleuve à 360° pour commémorer la romance.
Une journée inoubliable où je jubilais ma perspective amoureuse sur les bords de Seine illuminés.
Quand la soirée serait fraîche après les agapes, il suffirait de coller mon corps contre sa poitrine.
La lune ronde éblouissant mes pensées divinatoires.
Telle une dernière nuit en tête à tête.
Ne la quittant plus des yeux dont l'atmosphère de ma chambre m'enveloppait avec l'impression d'être pour la première fois le gardien de ses rêves.
Si le bonheur ou les choses mystérieuses s'ouvrent comme une histoire en mouvement. D'instinct, je ressentais cette sensation étrange.
Le lendemain, je découvrais la route des crêtes.
et le beau village de la Roche Guyon.
Qu'il était imposant ce château adossé à la roche crayeuse,
Les parquets, les toiles murales en tissu,
Ces tableaux qui illustraient les visages de la famille de La Rochefoucauld dont je ne savais la particularité tout en faisant mine de m'intéresser.
Ce silence des pas sur le parquet, cette odeur de cire ancienne. Ces grandes fenêtres.
Malicieusement, j'attendais l'accès des marches pour franchir tous les paliers d'ascension.
Du haut du donjon, je dominais la Seine avec la Dame de Monsoreau.
Moment délicieux pour savourer quelques heures intenses avant que mes mains effleurent ces hanches fines pour remonter doucement sur son territoire où je déposerai les fleurs de lys sur le blason de son cœur en bon seigneur.
" Quand une femme vous regarde droit dans les yeux ! Il faut rester concentré sur les choses à venir."
Et le menu, je l'avais étudié,
Martini rosso dans les verres long drink pour frapper la notion de désir dans le cadre sympathique du restaurant ;
Fasciné par sa voix douce, je ne réalisais pas,
Et oui, avec les femmes, il faut être ni en retard ni trop en avance.
Mais l'heure avait sonné.
Hélas vite apostrophé par le maître d'hôtel qui m'avait réveillé pour énoncer le
- Foie gras et ces toasts, fleur de sel de Guérande accompagné de sa petite sauce verte melon pour madame.
- A suivre, une sole meunière avec les petits légumes vapeur.
Et face à lui, encore perdu dans les nuages.
Indécis,
- J'avais choisi des moules marinières
- Un filet de bœuf, frites maison.
Comme l'impression de ne pas avoir fait le bon choix où les mets de poissons étaient pourtant réputés nobles.
La sentence n'allait pas tarder, le seul au milieu du restaurant avec la grosse marmite noire posée sur la table. Sentant le regard des autres clients se posaient sur moi. Peut être, j'avais fait une bêtise?
De plus, c'était des grosses moules et je voyais Ambre se délectait de son foie gras avec la pointe de son couteau nappant quelques cristaux fleur de sel sur le toast.
Pendant que je me bagarrais à la cuiller pour chercher des lamelles d'oignon au fond de la marmite.
De plus, ça commençait à me gargouiller,
J' me disais :
Qu'est-ce qui m'était passé par la tête?
Heureusement, le Pouilly fumé était frais, minéral comme je l'aimais pour citronner mes lèvres.
Je sentais la seigneuresse être entre bonnes mains.
J'entamais donc mon chemin de ronde par regard successif, touche subtil de silence pour luminer mon blason de séducteur.
Suivait la belle sole appétissante dans son beurre noisette persillé destinée à ma dulcinée.
D'un geste délicat, la voyant décoller méticuleusement la ligne osseuse du poisson avec le dos de la fourchette en même temps que je mastiquais un morceau de viande dont je n'arrivais pas à déglutir.
Mon visage blême, hochant la tête constamment sans prononcer un mot avant de saisir discrètement la serviette blanche en tissus pour dissimuler cette boule de viande qui me dégoûtait.
De plus, mes mains sentaient l'odeur des moules. Et par-dessus le marché j'ouvrais le sachet rince doigts qui puait le liquide vaisselle.
Je n'étais pas à l'aise. J'avais des nausées.
Je perdais peu à peu la trame chevaleresque
Sans doute devait elle se dire ce mec est bizarre?
Bien silencieux, maladroit, peut être timide?
J'attendais impatiemment le dessert.
- Le café gourmand arrivait pour Ambre.
Je revois encore ces petites mains piocher délicatement les mignardises.
Geste gracieux qui éveillait ma jouvence.
Avant de prendre le frais, j'avais choisi la sonate de printemps. Histoire de mettre ma bouche en préparation exquise. Enfin les sorbets aux fruits arrivaient à point pour m'enlever ce goût d'oignon.
Le temps de régler l'addition au bar, ma main posée sur mon ventre,
J'étais monté vite illico pour prendre les premières toilettes. Un mal à me tordre où je voyais le papier de toilette diminuer à peau de chagrin.
Et le temps me semblait long.
Enfin soulagé, je sortais, l'air penaud.
Ne la voyant plus dans le vestibule du restaurant.
Sur le parking. Collée à la voiture,
Elle m'attendait tristement.
Pas de doute, je lui avais fait de l'effet...
Bonjour ! Un endroit que je pratique très souvent, quatre fois pas moins en 2024. La première fois pour faire dédicacer une BD "la dame de la Roche" dans la salle des Gardes. La seconde pour les journées des plantes rares le 1er mai. La troisième pour arriver après la fermeture du château où nous voulions voir une expo temporaire, alors nous nous sommes rabattus sur le potager le long de la Seine. La quatrième fois enfin avec nos quatre plus grands petits enfants. Nous avons alors courus dans les boves sombres comme des résistants… Jamais un de nos passage n'est le même que le précédent. Et jamais nous n'y sommes allés la nuit, propice à tous les mystères et à cette belle photo qui ressemble avec ce réverbère droit et raide à une œuvre de Magritte
RépondreSupprimerhttps://lesecretderriereletableau.fr/lempire-des-lumieres-rene-magritte
La 4ème sortie courir avec ses petits enfants dans les boves, ça marque les esprits qd on est un enfant et puis vous aussi
SupprimerLa 5 ème sortie sera peut être nocturne, ( si votre amoureux vous invite) le resto logis de France sur la berge de Seine de même que le cadre est sympa un dimanche soir.
Surtout, surtout éviter les moules, surtout grosses donc pas de Bouchot, ou les repas trop copieux. Et ne pas se décourager. Ce sera mieux la prochaine fois !!!
RépondreSupprimerOui avec les femmes il faut toujours être à l'heure. Sourire ...
SupprimerGuy de Maupassant était un expert dans la façon de décrire la gent féminine.
Great blog
RépondreSupprimerPlease read my post
RépondreSupprimerQuelle catastrophe! ;-) Mais rien n'est perdu car la gente dame t'a attendu. Comme dit Cergie, ce sera mieux la prochaine fois! Bises alpines.
RépondreSupprimerÇa arrive même aux meilleurs :-)
SupprimerLa prochaine fois, je te dirai. Bises.