Depuis la côte de granit rose, le vent rase la lande.
En ce dimanche, les rochers vêtus d'embruns embaument le sentier douanier.
Même si dans les pensées,
La paimpolaise réveille des linceuls de parfum.
C’est bien connu, la vie ne s’attarde ni hier ni aujourd'hui.
Mais en arrière, dans le hasard comment peut-on oublier des visages, c’est comme la providence refoulée.
Sur la jetée de Ploumanach, Gaëlle peut l'entendre, le suivre...
A marée haute, partout les ajoncs et l'agrostis, battue par la houle remonte le premier émoi.
En face,
"Les 7 îles " là, où les oiseaux arrachent désormais un morceau du ciel comme une grande voile pour écraser ces années de doute.
Peuvent-elles encore gifler la dormeuse enflammée?
Les yeux rêveurs, Gaëlle attise le feu de l’aube comme pour saborder encore un ciel imbibé d’éclats violacés.
Ce phare de granit, de roches tendres dont la flamme couleur miel éclaire des portions de nuit où d’emblée l’aréole soulève des linceuls d’embaumeur.
De ce visage hermétique, elle ne peut promettre la lune.
Sinon l’abandonner dans une pénombre recueillie. Là où règne un désir d’expiation.
Cette lueur la protège des laideurs korriganes que sont l’ennui et la résignation. Qu’elle cueille en ronds de sorcières, chaque dimanche au fond du jardin,
Aujourd'hui, elle n'ira pas déjeuner chez ses parents.
D’ici, elle peut humer le vent comme un animal, le suivre à sa trace…
Blottie entre les rochers, les cheveux dénoués au milieu des fleurs sauvages.
L’eau gerbe une écume douceâtre, où la vie mordue par le ressac enrobe son silence.
Voilà donc ces fleurs bleuir l'océan. Le cœur qui pardonne?
La dormeuse s'enroule d'un bouquet de bruyère.
Sous un nœud, les sentiments écorchent le poing serré.
Elle le sent rougi, repu de vide, grignoté par les crevasses sous un châle encore transpirant.
Le hoquet lui monte à la gorge mais elle refuse les larmes.
Gaëlle fixe l'horizon. Le temps cogné sur les rochers. La mer semble figée.
D'avis, elle sourit que le phare n'aime pas éclairer les souvenirs d'une drôle de gangue...
Comme quoi, see reconnecter à la nature et à ses sensations peut éclairer nos souvenirs et apaiser notre cœur, même au milieu des turbulences intérieures. C'est beau Laurent. Bises alpines.
RépondreSupprimerC'est en me promenant la semaine dernière en voyant une jeune femme un peu comme dans le texte, esseulée au milieu des rochers, pensive dans la pénombre. Envie de faire rejaillir ces lignes écrites il y a bien 15 ans dans cette Bretagne aux décors beaux dont les habitations aussi dures donnent la perception d'un aspect mystérieux.
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