Avec la marée, amarrée
Aux vitrines sémaphores
Les baleines échouées, parapluies bout-dehors
Jettent l’ancre aux tempêtes,
Et retiennent les silhouettes,
Comme les marins retiennent leur corps-mort.
Avec la marée, amarrée
A l’amer des passants
Au bout de la jetée, aux parkings de l’estran
Les caddies s’entrechoquent,
Et vont là de coque en coque,
Comme des marins ivres dans leur fiévreux caban.
Pendu aux mâts des réverbères, un phare radote
Reflet d’un enseigne quand la lumière tremblote.
Quartier-maître dans ces villes de misère
Qu’on ira mettre en quartiers, de ponts en ponts
De voile en voile, d’îles en ailes.
Avec la marée, amarrée
Aux vitrines qui dessoûlent,
Quelques signaux en morse labourent la foule
Et filent alors plein foc.
Dans le roulis des pébroques,
Titubent les passants comme des marins dans la houle.
(Jonavin 2017)
Tu te doutes qu'en tant que montagnarde, voilà un vocabulaire que je n'utilise que très peu. ;-)
RépondreSupprimerC'est un poème de mon frère.
RépondreSupprimerJe me doute en tant que montagnarde qd le ciel est dégagé, tu vois un océan avec qq îlots.