Dernière lueur sur les planches en bois d'azobé
Depuis la côte de granit rose, le vent rase la lande.
J'adore vraiment le croquant des pignons de pin, d'accommoder ces petits morceaux de pain en forme de galette, légèrement dorés à la poêle qu'on rajoute juste avant de servir.
Ces tomates, concombre, radis finement coupés ainsi que la laitue ciselée, persil beaucoup de persil, citron, épice sumac
Tous ces ingrédients comme la menthe apporte la fraîcheur méditerranéenne en bouche.Depuis ce matin, j'arpente la lande. Même si je devine les pensées profondes qui éclatent en silence. Je suis sûr que ton ombrelle de sentiments n'a pas encore quitté le port ni l'expression figée du premier rendez-vous.
Short lâche, je les avais distancés.
Hier, j'aimais
La douceur de tes doigts
Parfois, j'ai des clientes qui aiment des sensations nouvelles.
Je me souviens de cette jeune enseignante qui aimait et ne jurait que par des produits labellisés Bio.j'étais parti dans la fraicheur du matin,
Depuis que je réfléchissais à ma reconquête amoureuse, "Ai no corrida" retentissait dans la voiture maintenant je me trouvais aux confins des départements de la Sarthe, Loir et Cher pas très loin du vignoble de Jasnières.
Je savais que j'allais la retrouver mais quand? Comment pouvais-je m'y prendre? Hormis mon cœur touché par l'intuition, je voyais mes sentiments s'attendrir dans les paysages jadis traversés.
La nature d'une femme reste toujours énigmatique, on ne sait jamais à quel moment leur ténacité flanche.
Depuis quelques mois, je cherchais le point sensible qui ferait mouche pour la faire passer par toutes les sphères de l'amour mais je crois que je prenais conscience que je pouvais la perdre à tout jamais.
Le silence me faisait ressentir le manque avec certitude où chaque instant passé auprès d'elle était un bonheur mais le bonheur c'est de s'intéresser au vide plutôt s'intérioriser car il n'y pas de vide dans le vide.
L'absence ouvre les portes de la compréhension de l'amour. Pourquoi elle et pas une autre?
Calé dans le fauteuil de la voiture.
Les images charnelles du paradis perdu revenaient sans cesse. Quand une femme ondule légèrement sur vous pendant que vous êtes à demi couché vous offrant ses beaux seins c'est comme un soleil en cloche, ça bourdonne, tu sens la vie avant que sonne le glas.
Quand on aime, il faut comprendre car en amour il y a toujours un fil invisible même quand on est séparé.
Le mystère de l'amour nous entraîne loin, très loin On ressent ces choses là, ça tiraille même si ça ne s'éclaircit pas comme on le souhaiterait.
La réponse sonne toujours dans un face à face spirituel où les sentiments dansent dont jaillissent finalement de ce qu'on a de plus pur la vulnérabilité.
Sur ces pensées, je remontais le son, la route était belle.
Depuis mes 17 ans, je pensais être habité par un grand vent romantique qui m'accompagnait partout comme une sorte d'effluve qu'on respire naturellement.
Je redécouvrais la sensation de confort, les tables rondes espacées, le service hôtelier à la française.
A l'approche de mes 30 ans, je sentais peu à peu ma vie affective se stabiliser.
Sur le trajet, à travers le verre securit, les images de bien être m'envahissaient.
Même si pendant la balade après le dîner les cœurs n'avaient pas tangué sous un soleil complice qui s'effondre au bout de la jetée.
Abandonnés comme les amoureux qui attendent que les Hurlevent les emportent sur une mer déchainée.
Je ne brusquais pas les choses,
Elle n'était du genre à regarder le monde tourner comme un cerf volant.
Je savais qu'en haut de la falaise le rouge lui monterait au front. Le fracas des brisants déposerait sur le contour nos lèvres, un air iodé.
Sur la baie figée, elle revendiquerait son instinct.
Juste avant d'arriver au rond point de Chartres, c'est ici que j'hésite toujours entre l'autoroute et la nationale.
Finalement, je bifurque à gauche en me garant devant le jardiland du coin pour ne pas me planter avec les dates de Toussaint.
Si nous étions en mai, je n'achèterais pas de bruyère mais quelques pensées. Ces fleurs moins costaudes, me semblent fragiles au vent, éphémères comme le coquelicot. Voilà ce que je me raconte.
J'aime parcourir la province calme avec ses villages typiques en suivant le cours du Loir. Même si je n'ai jamais visité le manoir de la Possonnière, j'imagine toujours que le courant colporte les sentiments amoureux au pays de Ronsard.
Un jour, j'y suis passé, les grilles étaient fermées, c'est une belle demeure exposée dans un écrin de verdure tout proche de Couture sur Loir.
Bien que je connaisse l'itinéraire par cœur, j'ai l'impression que le parfum de la rose ne s'est pas évanouie. Je pense souvent à ma destinée amoureuse.
Bon ! C'est vrai, parfois ma vie affective me met souvent au creux de la vague.
Dans ces moments là, j'aime le silence radio, je dirai plutôt prendre un peu de recul parce que dans la psychologie, il faut être habile pour reconquérir une femme qu'on aime par dessus tout. Habile ne veut pas dire meilleur ou machiavélique. Tout simplement habile quand on possède une nature angoissée.
Eh oui, les relations affectives ne sont pas souvent, celles, comme qu'on aimerait suivre. Je ne sais pas pourquoi, en ce moment, j'ai tendance à voguer sur une mer mouvante avec pleins de remous.
Et quand on aime une femme, on souhaite une relation saine, apaisée, comme un chaland qui glisse, petit clapotis, Libellule pour la tourbe légère, bleu pour le ciel à contre courant mais dans la vie ça ne se passe pas toujours ainsi.
II y a des femmes, peut-être ont elles eues le cœur ravagé. Ont elles traversées le cap de bonne espérance? Subies des tempêtes à cause de corsaires vite dépassés, qui dès le moindre écueil, abandonnaient le navire?
Je les connais ces flibustiers, la fleur aux dents, canon à l'abordage, l'esprit empyreumatique où fume le regard ténébreux pour mieux cacher une lame pendant le voyage, lacérant peu à peu, les voiles de l'évasion.
En effet, pour suivre une boucanière, sculptée à la proue, il faut être un matelot bien accroché pour s'affranchir des coups de rouleaux.
Comme un marin pris dans le vacarme assourdissant de l'océan, visage mouillé dans le déluge, tenant la barre du gouvernail malgré les déferlantes.
Puis au petit matin, le calme, tu te relèves, rien ne bouge, Tu défies l'horizon.
En amour tout dépend de manière casuistique comment on voit les choses.
Qu'est ce qu'on peut faire par amour?
La conscience des choses, dans le domaine affectif, c'est toujours d'être sincère dans la relation même si le retour d'une femme n'est jamais gagnée. Il faut accepter toutes les possibilités.
C'est vrai rien n'est fini, c'est jamais fini.
Et comme dit la chanson tout s'arrange à la fin,
j'aime conduire en écoutant les paroles qui réchauffent le coeur.