Jeudi 9

Bien sûr que je déteste l'autoroute, parfois la notion du temps donne un relief particulier pour comprendre certaines choses.

Depuis des semaines, je réfléchissais à ma destinée amoureuse.

la route est bien plus belle en hiver quand le soleil pâle de décembre transperce la cime des arbres en fin d'après midi.

D'une nature, où les nuances silencieuses éclairent la conscience.

Indifféremment où l'imaginaire

  croise la providence sous l'effet de l'attraction amoureuse.

Dans le grimoire de mes pensées, j'avais noté le jeudi 9, un seul par semestre, j'étais sûr et certain que ce serait le jour invisible mais il fallait abandonner cette chance divine réservée en ultime recours

 aux sorciers.

Au Cultura du coin, la veille, j'avais acheté une carte de France, il faut toujours suivre le cours d'une rivière. Histoire d'avoir le courant vibratoire pour colporter les intuitions. Et l'itinéraire du cœur, je l'avais étudié. 

Je quittais l'affluent pour le fleuve.

Après avoir traversé le pont de Blois, quelle veine ! Je retrouvais ma carte de téléphone glissée sous le siège passager. 

A 19h15  à ma montre, je me dirigeais en direction d'Amboise.

 A 2O heures sur la berge de Montlouis, je regardais le réveil de la dormeuse dans la seiche au vent.

J'avais tout prévu, le café thermos et cette fois ci je ne voyais pas simplement une femme se débarbouiller le visage, les mains en corolle telle la première fois mais le bonheur de retrouver celle que j'aimais.