jeudi 17 juin 2021

Restaurant brasserie Fouquet's


  

D'après le menu, 120 euros/pers. service compris. Ce lieu tant critiqué n'est pas le plus beau resto de Paris mais j'aimerai m'asseoir confortablement sur cette terrasse, j'ai toujours aimé le face à face spirituel où le féminin, masculin se mélange dans la séduction dont les regards persistants bercent les émotions fraîches dans la temporalité.

                        Le menu est simple, épuré pas de noms à la gomme, à rallonge.
                        Le chic parisien à portée de main.. Attention, parfois (être sous le charme d'une femme vénusienne) peut nous amener à commander une bouteille de Dom Pérignon. ici le champagne monte vite à 850 euros, tout de même la température sera de 5 à 7 ° Celsius et le garçon vous apportera la carte.

                        Voici, le déroulé. Je suis un gars de banlieue, avec moi tout est compris.

Apéritif 
Coupe de Champagne

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Entrées
Carpaccio de Saint-Jacques,
 
Marinière de légumes parfumée à la citronnelle
ou
Pressé de légumes
ou
Marbré de foie gras de canard
 
Jean -Loup Dabadie
ou
Douze escargots de Bourgogne
 
à la persillade

***
Plats
Noix de Saint-Jacques françaises,
 
Risotto aux courgettes, écume de parmesan
ou
Merlan Colbert, pomme au four
 
à la persillade, sauce tartare
ou
Daurade royale marinée aux herbes Crest,
Bohémienne de légumes, cannelloni de caponata
ou
Médaillon de veau grillé,
 
Céleri pomme navet Daikon,
 
Champignons sautés au jus
ou
Demi- volaille rôtie
aux herbes de Provence,
jus perlé

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Desserts 
Chariot de pâtisseries maison

***
Vins
(½ bouteille par personne)
En accord parfait
Selon conseil

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Eaux minérales
(½ bouteille par personne)

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Café Gold Selection
Mignardises

mercredi 16 juin 2021

Zepellin

 Le jardin s' est refroidi aux cosses de l' hiver. Parfois sourd une lueur qui vient pomper la terre avec des nuées d'averse. Elle creuse l'ombrage des fruitiers, brûlant d'un reflet rageur le trop plein des côteaux.

Les deux mains sur le manche, Herman plante sa fourche. Tout en rallumant son mégot, il suit du regard les ombres fumantes descendre sur la ferme, cent mètres plus bas. Soudain surgit son porche avec un escalier à jour central ouvrant sur une courette.
La toiture à larges débords mange la façade et force quelques tuiles à disparaître sous les encoignures. Comme celles mauvaises de l'étable où le vieux distingue le lustre des sonnailles derrière une étroite lucarne. Mais au détour, rien n'éclaire autant que le jasmin, palissé le long du mur dont les rameaux attisent encore de leur floraison dorée les recoins les plus sombres. Il aime cette lumière jaune givrée. Comme celle de son jardin avec l'éclat des baies lumineuses de l'argousier.
De son feuillage aciéré comme la toile d'un dirigeable, l'arbrisseau lui rappelle alors ses années de pilote dans la marine impériale.
Déjà une heure qu' ils ont grimpé le talus pour semer les annuelles. Frantz l'accompagne dans le clos de rocaille où poussent les cornouillers. Juste parce que les branches représentent l'armature sanguine d'une guerre qui n'en finit pas de vieillir. Perplexe, le vieux fait rouler son mégot d' une lèvre à l'autre. C' est vrai que cette guerre-là voit passer bien trop d' hivers. Pour preuve, les nazis ont déjà ferraillés le graf depuis deux ans.
Il laisse flotter son mécontentement sur les fougères d'un parterre boisé.
Ici et là, la clôture goutte des moignons d'eau. Dans les fossés, près du muret, aux endroits où la neige résiste. Le sel répandu a déjà rogné la glace. Mais les pluies qui tombent à seaux depuis une semaine ont inondées les prairies d'alpage en nids d'écume. Comme des rinçures de tonneaux que le ciel lape à grands coups de langue ricane le grand-père. De la brune aux aurores, les nuages ont trempé la nuit au maillechort. Et les éclats de gris, coulés tant de miroirs sur la crémaillère qu'elle scintille ici comme une lame d'argent.

(texte Jonavin)

lundi 14 juin 2021

Collioure


 

Si Henri Matisse, un beau matin, avait chevauché des notes au galop sur le sillet d'un ciel fougueux. Si bleu...

Je n'avais pas fermé tous les volets de ma chambre ni les couleurs de la méditerranée.
De ces vignes étagées comme une robe gitane dont le décor m'offrait le spectacle.
Mon regard ne plongerait pas dans le vertige de la mer bleue.
Je savais que ce rosé de décembre chaufferait doucement ma bouche.
Dès les premières gorgées, les épices douces m'apporteraient les notes poivrées.
Le grenache amplifiant les parfums de fruits mûrs, cassis, framboise , la syrah contrebalançant l'équilibre pour partir dans le rouge léger, flamboyant.
Paupières mi-closes. J'écoutais " La tsigane s'enivrait de la fraîcheur du vent chaud.
Avant de sentir la groseille sauvage s'écraser légèrement sous ma langue.
Mon coeur soufflant de solitude, j'avais réveillé l'éclosion envoûtante de ma bohème.
Bien que le vent du nord m'enroulât dans les ruelles teintées d'ocre et de rose.
Dans la perception aromatique intense, j'entendais encore le cliquetis de ses bracelets fins...
 

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