dimanche 27 novembre 2022

Alcôve



 Dans le Saumurois, les habitations troglodytiques sont pleines de charme surtout celles de plaine si différente des côteaux que le visiteur a l'habitude d’apercevoir en longeant la Loire.

Je les trouve mignonne, ces petites fermes encavées dans la campagne avec le four à bois, le séchoir à chanvre, le silo à grains, les dépendances et la pièce à vivre dont le bout de cheminée flirte avec l'herbe du champ.
Mais pardessus tout, ce qui me touche c'est l’histoire contée sur les alcôves creusées de la main de l'homme. En effet, avant chaque naissance au fur et à mesure que la famille s'agrandissait, un petit bout de pièce apparaissait.

vendredi 25 novembre 2022

Mr Sainte Nitouche


 J'adore écouter ce clip quand je fais mes courses en poussant le caddie

jeudi 24 novembre 2022

Le Homard bleu

 

s. Je
Le cadre du restaurant me plaisait, les tons feutrés aux couleurs bleutées de la mer me transportaient dans la douceur marine des beaux jours, je redécouvrais le service hôtellerie à l'ancienne, le confort, les tables rondes espacées.

A 30 ans, je me sentais bien, je savais que ma vie affective allait se stabiliser.
 Sur le trajet, je l'avais ressenti, les choses invisibles qu'on devine en regardant le paysage. Un bien être qui s'intensifiait.


Concernant le menu, Elle n’était pas fruits de mer. Justine avait choisi une sole accompagnée de pommes vapeur persillées.
Était-elle heureuse?
Pourtant, il n’avait pas eu de philtre magique soufflant pendant le dessert. Du moins, l'impression d’un irish-coffee quand la paille aspire les embruns d'eaux de vie. Peut-être, l’apparition d’un sourire rouge que l’écume sur le grain de la peau laisse apparaître dans le léger regard.
En fin de soirée, elle n’était pas du genre à regarder le monde tourner comme un cerf-volant.
Même si pendant la balade, les cœurs n’avaient pas tangué sous un soleil complice qui s'effondre au bout de la jetée.
Abandonnés comme les amoureux qui attendent que les hauts de hurle vent les emportent sur une mer déchaînée.
Je ne brusquais pas les choses, 
Je savais, qu'en haut de la falaise, le rouge lui monterait au front. Le fracas des brisants déposerait un air iodé sur le contour de nos lèvres.
Sur la baie figée, elle revendiquerait son instinct...

mardi 22 novembre 2022

La naissance


 Après le film du lundi soir,

Je montais doucement les escaliers en bois pour ne pas réveiller ma grand mère.

Mes pieds se réchauffaient doucement à la brique rouge entourée de papier alu.
En me retournant dans le lit,  je découvrais dans un tiroir de la table de chevet "  Mers du Sud", mon père devait aimer lire.
J'avais quitté mes parents, frères et sœur.  Je venais d'avoir 14 ans pour vivre seul avec ma grand-mère qui habitait dans le bassin minier entre Lens et Lille. Quelle idée! Tout ça pour ne pas redoubler ma 5ème en Normandie.
Je trouvais que la pédagogie du Nord me semblait plus facile.
C'est bizarre, je ne lisais point et n'ai jamais été attiré par les lectures. J'aimais penser dans le vide en regardant le vasistas de la chambre avant de m'endormir.
Pourtant, je ne manquais jamais un apostrophe chez Pivot,
La musique intro m'emportait avec la fin du générique. Rien de tel pour me donner le bourdon. Qu'est-ce que je les trouvais intelligent ces écrivains, c'est vrai,  la notion de répartie, d'analyse sur la vie, d'autocritique me fascinait, je me demandais si la hiérarchie existait entre eux.

Un soir de semaine pendant que je regardais le film. La porte avait sonné, une voisine de ma grand mère annonçait la naissance de mon frère. Et j'allais devenir son parrain.
Au petit matin,
Je me souviens encore des pub qui résonnaient dans la cuisine.
En descendant, la même odeur de café chicorée dans les escaliers, les jours se ressemblaient.
Et ma grand-mère, déjà, briquait la cuisinière. comment pouvait elle vivre dans la solitude toutes ces années? Et moi qui attendait impatiemment les vacances scolaires pour repartir voir ma famille.
Les traditions du nord avec le pain tranché dans son emballage blanc en papier, les gaufres fines fourrées à la cassonade, la soupe à l'ail fumé d'Arleux confectionnées par ma grand mère,
Le poêle à charbon, avec son tiroir aux petits bois, je me suis régalé de ces petits plats mijotés sur la grosse plaque en fonte.
J'Observais ma grand mère perpétuer ses gestes naturels. Levée chaque jour à la même heure. C'était une forme de méditation sans que je m'en aperçoive et pour elle une hygiène mentale quand elle s'affairait.
La grosse motte de beurre posée sur le verre transparent où le gros poste radio avec les stations inscrites en allemand me contait l'horoscope de 7 heures.


Après le petit-déjeuner, je versais l'eau bouillante dans la petite bassine jaune émaillée comme au temps des mineurs pour me laver. Le grand bain, c'était le samedi matin. La vie de ma grand mère paternelle était rythmée par des habitudes.
Dans la grande bassine en zinc, il fallait faire chauffer beaucoup d'eau et je m'en accommodais.  Avec le recul, je n'étais pas un garçon difficile mais je m'étais renfermé dans mon adolescence. Je ne sortais jamais, Mes seules évasions, la musique, la télé.
Chaque jour, me regardant dans la glace, mes cheveux soigneusement ordonnés avec un grand peigne en fer.
J'enfourchais le vélo pour partir au collège.

lundi 21 novembre 2022

Futuroscope

 





Je m'étais complètement installé dans le fauteuil comme ces spectateurs.

Encore un peu sonné, contemplant dans le style des années 30 le cabaret enfumé de Buenos Aires. Ces belles femmes longilignes à la robe courte dont les franges fines et longues aiguisent le regard.
Les cheveux lisses, la coupe garçonne dont le collier de perles fait briller la luisance de la peau.
L'allume cigarette, légèrement posées sur leurs lèvres sensuelles, n'attendant plus que dans la prunelle scintillante. L'instant tango qui figerait la pose dans l'oubli.
A la limite du silence, mon esprit s'était enflammé dans la lumière noire du bandonéon. Sans gêner le guidage de mes yeux. Ma main droite se poserait dans la couture transparente.
Voile de mon imagination, se calant dans le bas du dos.  Avec l’envie de se déplacer comme ses pas dans le miroir, lustrant, tourbillonnant sur le parquet.
Sa tête renversée. Cambrée de feu, sa jambe arrière étendue, glissant lentement dont la ligne de mire se perdrait dans le discret ruban enlacé de ses frêles chevilles. Position délicate et parfaite d'une silhouette comme l'abandon d'un corps pour le remonter doucement. Où sa légère rotation du buste. Pousserait le désir dans mes yeux.
Le parfum visuel ne faisait que commencer...

lundi 7 novembre 2022

Du soleil dans les platanes


 Je les trouvais beau les platanes à Château Gontier. 

A cette époque, je roulais l'automne d'Angers à Laval.
De cette nature insolite, sur la route,  j'm'en disais des choses, en regardant la mayenne angevine.
Oui,
 « Une longue Démonstration c'est un sujet qui n’en demande pas plus au risque de s’éparpiller dans des descriptifs trop longs qui pourraient gêner le rêve"
Des instants courts qui ciblent,
Même si le charme de l'existence est de ne pas savoir.
« Le bonheur »,
Je le voyais comme une histoire en mouvement,
Une façon de voir la vie de l'autre côté pour sentir les vibrations.
Mais dans mon imagination, j’avais beaucoup de temps mort et je savais qu'il fallait davantage pour réveiller une dormeuse.
J’avais bien commencé par le premier regard mais je n’étais pas allé jusqu'au bout.
Cependant, elle avait marqué mon esprit...

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