mercredi 28 décembre 2022

dimanche 27 novembre 2022

Alcôve



 Dans le Saumurois, les habitations troglodytiques sont pleines de charme surtout celles de plaine si différente des côteaux que le visiteur a l'habitude d’apercevoir en longeant la Loire.

Je les trouve mignonne, ces petites fermes encavées dans la campagne avec le four à bois, le séchoir à chanvre, le silo à grains, les dépendances et la pièce à vivre dont le bout de cheminée flirte avec l'herbe du champ.
Mais pardessus tout, ce qui me touche c'est l’histoire contée sur les alcôves creusées de la main de l'homme. En effet, avant chaque naissance au fur et à mesure que la famille s'agrandissait, un petit bout de pièce apparaissait.

vendredi 25 novembre 2022

Mr Sainte Nitouche


 J'adore écouter ce clip quand je fais mes courses en poussant le caddie

jeudi 24 novembre 2022

Le Homard bleu

 

s. Je
Le cadre du restaurant me plaisait, les tons feutrés aux couleurs bleutées de la mer me transportaient dans la douceur marine des beaux jours, je redécouvrais le service hôtellerie à l'ancienne, le confort, les tables rondes espacées.

A 30 ans, je me sentais bien, je savais que ma vie affective allait se stabiliser.
 Sur le trajet, je l'avais ressenti, les choses invisibles qu'on devine en regardant le paysage. Un bien être qui s'intensifiait.


Concernant le menu, Elle n’était pas fruits de mer. Justine avait choisi une sole accompagnée de pommes vapeur persillées.
Était-elle heureuse?
Pourtant, il n’avait pas eu de philtre magique soufflant pendant le dessert. Du moins, l'impression d’un irish-coffee quand la paille aspire les embruns d'eaux de vie. Peut-être, l’apparition d’un sourire rouge que l’écume sur le grain de la peau laisse apparaître dans le léger regard.
En fin de soirée, elle n’était pas du genre à regarder le monde tourner comme un cerf-volant.
Même si pendant la balade, les cœurs n’avaient pas tangué sous un soleil complice qui s'effondre au bout de la jetée.
Abandonnés comme les amoureux qui attendent que les hauts de hurle vent les emportent sur une mer déchaînée.
Je ne brusquais pas les choses, 
Je savais, qu'en haut de la falaise, le rouge lui monterait au front. Le fracas des brisants déposerait un air iodé sur le contour de nos lèvres.
Sur la baie figée, elle revendiquerait son instinct...

mardi 22 novembre 2022

La naissance


 Après le film du lundi soir,

Je montais doucement les escaliers en bois pour ne pas réveiller ma grand mère.

Mes pieds se réchauffaient doucement à la brique rouge entourée de papier alu.
En me retournant dans le lit,  je découvrais dans un tiroir de la table de chevet "  Mers du Sud", mon père devait aimer lire.
J'avais quitté mes parents, frères et sœur.  Je venais d'avoir 14 ans pour vivre seul avec ma grand-mère qui habitait dans le bassin minier entre Lens et Lille. Quelle idée! Tout ça pour ne pas redoubler ma 5ème en Normandie.
Je trouvais que la pédagogie du Nord me semblait plus facile.
C'est bizarre, je ne lisais point et n'ai jamais été attiré par les lectures. J'aimais penser dans le vide en regardant le vasistas de la chambre avant de m'endormir.
Pourtant, je ne manquais jamais un apostrophe chez Pivot,
La musique intro m'emportait avec la fin du générique. Rien de tel pour me donner le bourdon. Qu'est-ce que je les trouvais intelligent ces écrivains, c'est vrai,  la notion de répartie, d'analyse sur la vie, d'autocritique me fascinait, je me demandais si la hiérarchie existait entre eux.

Un soir de semaine pendant que je regardais le film. La porte avait sonné, une voisine de ma grand mère annonçait la naissance de mon frère. Et j'allais devenir son parrain.
Au petit matin,
Je me souviens encore des pub qui résonnaient dans la cuisine.
En descendant, la même odeur de café chicorée dans les escaliers, les jours se ressemblaient.
Et ma grand-mère, déjà, briquait la cuisinière. comment pouvait elle vivre dans la solitude toutes ces années? Et moi qui attendait impatiemment les vacances scolaires pour repartir voir ma famille.
Les traditions du nord avec le pain tranché dans son emballage blanc en papier, les gaufres fines fourrées à la cassonade, la soupe à l'ail fumé d'Arleux confectionnées par ma grand mère,
Le poêle à charbon, avec son tiroir aux petits bois, je me suis régalé de ces petits plats mijotés sur la grosse plaque en fonte.
J'Observais ma grand mère perpétuer ses gestes naturels. Levée chaque jour à la même heure. C'était une forme de méditation sans que je m'en aperçoive et pour elle une hygiène mentale quand elle s'affairait.
La grosse motte de beurre posée sur le verre transparent où le gros poste radio avec les stations inscrites en allemand me contait l'horoscope de 7 heures.


Après le petit-déjeuner, je versais l'eau bouillante dans la petite bassine jaune émaillée comme au temps des mineurs pour me laver. Le grand bain, c'était le samedi matin. La vie de ma grand mère paternelle était rythmée par des habitudes.
Dans la grande bassine en zinc, il fallait faire chauffer beaucoup d'eau et je m'en accommodais.  Avec le recul, je n'étais pas un garçon difficile mais je m'étais renfermé dans mon adolescence. Je ne sortais jamais, Mes seules évasions, la musique, la télé.
Chaque jour, me regardant dans la glace, mes cheveux soigneusement ordonnés avec un grand peigne en fer.
J'enfourchais le vélo pour partir au collège.

lundi 21 novembre 2022

Futuroscope

 





Je m'étais complètement installé dans le fauteuil comme ces spectateurs.

Encore un peu sonné, contemplant dans le style des années 30 le cabaret enfumé de Buenos Aires. Ces belles femmes longilignes à la robe courte dont les franges fines et longues aiguisent le regard.
Les cheveux lisses, la coupe garçonne dont le collier de perles fait briller la luisance de la peau.
L'allume cigarette, légèrement posées sur leurs lèvres sensuelles, n'attendant plus que dans la prunelle scintillante. L'instant tango qui figerait la pose dans l'oubli.
A la limite du silence, mon esprit s'était enflammé dans la lumière noire du bandonéon. Sans gêner le guidage de mes yeux. Ma main droite se poserait dans la couture transparente.
Voile de mon imagination, se calant dans le bas du dos.  Avec l’envie de se déplacer comme ses pas dans le miroir, lustrant, tourbillonnant sur le parquet.
Sa tête renversée. Cambrée de feu, sa jambe arrière étendue, glissant lentement dont la ligne de mire se perdrait dans le discret ruban enlacé de ses frêles chevilles. Position délicate et parfaite d'une silhouette comme l'abandon d'un corps pour le remonter doucement. Où sa légère rotation du buste. Pousserait le désir dans mes yeux.
Le parfum visuel ne faisait que commencer...

lundi 7 novembre 2022

Du soleil dans les platanes


 Je les trouvais beau les platanes à Château Gontier. 

A cette époque, je roulais l'automne d'Angers à Laval.
De cette nature insolite, sur la route,  j'm'en disais des choses, en regardant la mayenne angevine.
Oui,
 « Une longue Démonstration c'est un sujet qui n’en demande pas plus au risque de s’éparpiller dans des descriptifs trop longs qui pourraient gêner le rêve"
Des instants courts qui ciblent,
Même si le charme de l'existence est de ne pas savoir.
« Le bonheur »,
Je le voyais comme une histoire en mouvement,
Une façon de voir la vie de l'autre côté pour sentir les vibrations.
Mais dans mon imagination, j’avais beaucoup de temps mort et je savais qu'il fallait davantage pour réveiller une dormeuse.
J’avais bien commencé par le premier regard mais je n’étais pas allé jusqu'au bout.
Cependant, elle avait marqué mon esprit...

lundi 31 octobre 2022

Les côteaux du Vendômois





En ce jeudi, je découvre les vins du Vendômois à Villiers sur Loir.

Les incertitudes du matin automnal se sont estompées sur la petite place de Marçon. Le bruissement de certaines choses me fait comprendre que le temps n'a rien à voir avec le bonheur ni même la solitude. Le fait d'être seul, assis sur le banc me donne un air de bien être pour croquer un silence de Toussaint au milieu des seize tilleuls avec l'église en décor et ces maisons murs tuffeau.
Après ce léger vagabondage, je reprends mes esprits,  

Sur la route du retour,  j'aperçois un écriteau "Les Côteaux du Vendômois". Je bifurque vite sur le parking qui me semble désert.
Dès le gling de la porte, une jeune femme à la coupe garçonne m’accueille.
Je jubile, devant moi se dresse le comptoir de dégustation avec ses grands verres suspendus.
Sur le côté droit, un alignement de palettes avec des bouteilles bien rangées attire mon attention.
Pour un jeudi après-midi ! Respirer l'odeur du vin champêtre au pays de Ronsard avec le visage de "Meg Ryan" comme hôtesse de jour. Y a pas mieux pour débuter l'après midi !
Pour épicer la conversation, je lui demande "Quelle est la typicité régionale du rouge"? Son débit de paroles est remarquable, fluide. En plus d'être pédagogue, la vendeuse est avenante, mignonne, dynamique.
Difficile de ne pas se laisser glisser comme un chaland sur le bord du Loir.
Profitant du calme,
Elle m' invite à la dégustation pour me faire deviner la gamme du pays.

Dès les premières gorgées, les vins sont frais, ronds au goût fruité pour les rouges. Hum! la minéralité du chenin blanc, citronné en finale de bouche me plaît, faut dire, j'aime bien quand ça titille un peu au bout de la langue.
Les rosés et gris ont un côté poivré qui se détachent nettement de ceux de l'Anjou. Notamment ce pineau d'Aunis à la rose pâle dont ce mélange aux arômes de baies rouges et notes poivrées me rappelle ces épices douces comme un baiser brûlant que l'on découvre en pleine nature au détour d'un chemin...Sous un manteau vigne.
J’imagine des associations. Cette légèreté dans le palais avec la subtilité en douceur quand le vin se fait discret.
La charmeuse me fait comprendre qu’il existe pour les littéraires et poètes, une cuvée "Irène Frain".
Dans la vitrine du rayon, des bouteilles vinifiées en vendanges tardives et demi-sec existent aussi.

Pour ne pas oublier les parfums Vendômois, Je repars avec deux cartons sous les bras.
Sur le parking, l’éclat du soleil est toujours là. En allumant la radio, il ne manquerait plus que j’écoute "Eye in the Sky" d’Alan Parsons...






samedi 29 octobre 2022

Sheryl Crow "Walk on by"


 J'ai l'impression que l'ancien président américain est sous le charme de la chanteuse, 52 ans à l'époque.

Oui, il faut dire la donzelle a une belle géographie pour un navigateur qui aime explorer aussi bien l'hémisphère nord et sud.

mercredi 19 octobre 2022

Toussaint

 


Après avoir quitté le pont de Sèvres, je me dirige sur la voie Rambouillet.

Je roule depuis une heure,

Chaque année, c'est devenu une sorte de pèlerinage.
Juste avant d'arriver au rond point de Chartres, c'est là, que j'hésite entre l'autoroute et la nationale.

Je bifurque à gauche, devant le jardiland du coin, y a de la bruyère. Histoire de pas me planter avec les dates de Toussaint.

C'est une fleur pour les pierres tombales. Une fleur costaude.

Voilà ce que je me raconte sur la route.

J'adore l'automne comme l'impression de mieux sentir les vibrations quand je suis le cours de la rivière du Loir.

Sur la roûte vendômoise,

J'imagine toujours que le courant colporte des choses invisibles au pays de Ronsard. Entre chien et loup, j'aime me moucher avec des kleenex de pleine lune qui mène au pays de l'anjou.

La route, je la connais par cœur, ça c'est sûr je ne risque la panne des sens.

D'ailleurs, le parfum de la rose s'est évanoui, maintenant je respire les odeurs de fumée en suivant l'ombre défilante.

Même si la bougie vacille, le moteur ronfle et tressaute à chaque nouveau paysage.

Sur les méandres du Loir, impossible de ne pas m'arrêter sur la berge du parking.

Dans mes pensées, résonne le chant matinal des oiseaux. Ce banc à lattes, assis, pendant que je buvais un café chaud  dans la fraîcheur de l'aurore. 

Sa peau bronzée, au bord de la rivière, sublimée dans sa robe chasuble noire, s'agenouillant telle l'Immaculée Conception, ses mains en corolle, se débarbouillant le visage.

Toutes ces images de nuit avalées pour toucher au fil des saisons la seiche au vent.

lundi 17 octobre 2022

mercredi 5 octobre 2022

Le pont de Gennes

 




Mon Dieu !

J'avais aperçu entre les tables enfumées, cette bouche qui dégustait le vin framboisé à la robe légère.
Cette rêveuse s'allongeant au bord de la Loire comme la Dame de Monsoreau
Le pont de Gennes, magnifiée par une coulée de lumière dans l'odeur grillée des barbecues.
L'Anjou populaire du dimanche après-midi où j'appréciais "ces galipettes" au beure d'escargot garnies dans les petits pains cuits au feu de bois.
Ces champignons de paris, en effet poussent longtemps.
Si énormes, qu'ils finissent de tomber par terre en se roulant dans les galeries souterraines saumuroises. D'où le nom "galipette".
Comment pouvais-je faire pour l'aborder? Le Saint Nicolas de Bourgueil sentait bon la craie, un graduel de notes de champignon, de sous bois, en prime la framboise remplissaient ma bouche gourmande.
Mes lèvres retrouvaient le tuffeau de la cave.
C'était le moment, elle était seule avant que les bourgeois de Saumur arrivent,  Se dandinent de paroles à la con.
J'avançais, 
Dans l'instant émotionnel, j'avais posé le verre sur la margelle,
J'étais devant ce corps frémissant de désir.
Je l'apostrophais "Je m'appelle Laurent"
Me répondit "moi c'est Marie"


vendredi 30 septembre 2022

lundi 26 septembre 2022

Je sais

 




S
i les incertitudes s’estompent sur la route

Je sais, le charme de l'existence est de ne pas savoir

Dans l'humidité odorante

Je roule prudemment pour te rejoindre

Je ne raterai aucun voyage dans
L’effervescence du calme
Où, les courants colportent le secret aux couleurs invisibles
Je sais, la discrétion s’emmitoufle 
Quand j’aime respirer tes odeurs de vie
Même si au petit matin, tu sembles endormie
Disparaissent tes aréoles de mystère
Laissant peu à peu des poussières d'ombres de clairvoyance

jeudi 8 septembre 2022

Bleu pour le ciel à contre courant

 



Allongé sur le dos
yeux mi-clos

Hier, j'aimais

Le mouvement de tes doigts

Oscillant dans la seiche au vent
Chapeau de paille entouré d'un ruban
Flotte
L’insouciance
J’aime tout en toi
Quand tu sèmes à tout vent
Là, où ton ombre butine
Et caresse les peaux blanches
Libellule pour la tourbe légère
Bleu pour le ciel à contre courant
Romance pour le ciel bleu

lundi 5 septembre 2022

L'éclat

 iL y a bien longtemps que je ne l'ai pas vu.

Aujourd'hui, je suis triste, il y a du bon Pouilly-fumé, une bonne référence « L'Eclat »
Souvent dans l'absence, je devine ses apparitions.
Elle avait ce côté minéral en attaque de bouche,
De plus avec la saison de la St-Jacques, capeline, mode tartan,
La baie figée de St-Brieuc serait exquise pour une bouche vierge. 
Un sauvignon travaillé sur un beau versant exposé au soleil levant, livrant quelques notes d’agrumes pour finalement s'exhaler sur un bouquet de fleurs blanches.
Elle avait le sens musical Sophie, le nez sensible, la bouche gourmande.
La tonalité chèvrefeuille, 
Ca l’amusait beaucoup mes touches de miel et fleur d’acacia.

La complexité aromatique, les notes crescendo.
J’avais bien essayé dans le vif du regard, les saveurs empyreumatiques. Tout ce qui se lie au feu. Histoire de la voir s'évanouir en fumée. Mais elle était restée aussi sec que le sauvignon pierre à fusil, l'arôme citronné pour la chair, certes mais idéal pour le homard.
Peu à peu,
Je m’étais enfoncé comme un bouchon où l’inox perd son éclat, j’étais pourtant bien revenu avec la notion de champagne sur une approche de pain grillé, de brioche tendre. Arôme torréfié comme un compte-gouttes mêlant sur le moment, l'émotion.
L'instant,
Quelques bulles fines avec une bonne persistance,
Une belle profondeur de style avec le perlage d’une grande finesse. Mais  l'intensité ni mes idées affinées en cave n'avait laissé entrevoir sur ses lèvres. Mûrir sur lies une mousse caressante.

Je m’étais donc résigné à l'attente, où la carpe méfiante, se nourrit. Ce goût vaseux encore dans ma bouche, où j’avais pourtant senti dès la première approche, la tourbe fraîche.
De peur d'effrayer le poisson,
Je revoyais la belle bourgeoise avec ce sourire narquois, disparaître avec mon flotteur...

jeudi 4 août 2022

Du soleil en Anjou




Du soleil en Anjou
Un casse-tête chinois
pour trouver des véritables chaussons aux pommes
en pâte sablée
J'écoute ma sœur qui parle
à ma mère dans la voiture
que sa copine fait son petit marché
chez meeting
Organisée, femme mûre, elle sélectionne
quelques critères, trouve les indices
Donne les rendez-vous les uns après les autres
Moi, je pense toujours au bonheur
On me l'avait dit, le désir c'est quelque chose
que tu ne possèdes pas mais que tu aimerais bien posséder
J'me les imaginais
mes premiers rendez-vous au bord de mer
Bien avant la maison de campagne
Elle serait me comprendre
sans que je parle à travers mots
Et puis, dans le silence
J'en avais rêvé
en la voyant

mercredi 27 juillet 2022

lundi 6 juin 2022

Guy de Maupassant (on pourrait dire plutôt Aristote que Platon)

 



«
Allons donc, c’est stupide de dire ces choses-là ?

– Il n’est jamais stupide de dire la vérité. Je te répète qu’un garçon, pas laid, pas bête, assez roué, habitué aux femmes, à leurs manières, à leurs défenses, à leurs caprices, à leurs faiblesses, qui sait lire dans leur cœur, dans leur âme et dans leurs yeux, qui pressent leurs défaillances et devine les fluctuations de leurs désirs, vient toujours à bout de celles qu’il veut. Je dis toujours, et de toutes, presque sans exception. Et l’exception dans ce cas ne fait que confirmer la règle. »

Quatre jeunes gens debout écoutaient la discussion. Trois d’entre eux tenaient pour Jean de Valézé qui soutenait la cause de la pluralité des femmes honnêtes. Un seul soutenait énergiquement l’avis de Simon Lataille, qui reprit : « À quoi sert la discussion sur ce point, d’ailleurs, et comment nous entendrions-nous ? Nous ne jugeons, nous ne pouvons juger de ces choses que d’après notre expérience personnelle. Or, si vous avez trouvé beaucoup de rebelles, il est indubitable que vous devez croire à la sagesse des femmes, tandis que si j’ai rencontré beaucoup de défaillantes, j’ai le droit de conclure à leur faiblesse. Or, songez que la vertu et la résistance ne tiennent à rien, à un cheveu, comme on dit, oui, à une mèche de cheveux frisés d’une certaine façon, à l’expression d’un œil, au je ne sais quoi mystérieux qui rend un être, homme ou femme, instantanément désirable pour les créatures d’un sexe différent.
Celui-là, ce privilégié triomphera toujours ou presque toujours, sans effort, par la seule puissance de sa nature, en vertu de ce don secret qu’il a, de ce charme inconnu et sensuel qu’il porte en lui, don et charme inaperçus de ses voisins de même race, alors que ces mêmes voisins, plus intelligents, plus beaux même, échoueront dans leurs tentatives. D’où il résulte que deux hommes pareils ont le droit de ne pas voir la vie et les femmes de la même façon.
Et puis il y a ceux qui s’y prennent mal, ceux qui se découragent trop vite, ceux qui ne distinguent jamais le moment précis et surtout ceux qui désirent peu parce qu’ils ne savent pas vraiment aimer les femmes. Je dis que le vrai désir, le désir brûlant, le désir qui fait frémir la main et enflamme le regard est contagieux comme une maladie. Une femme qui se sent désirée ainsi appelée ainsi est à moitié vaincue d’avance. Et elles sentent cela, par tous leurs nerfs, par tous leurs organes, par toute leur peau. Ce genre de sympathie-là est irrésistible, voyez-vous. Mais, sacrebleu, il faut que le ton de toutes vos paroles, que tous les mouvements de votre bouche, que toutes les caresses de vos yeux, leur disent et leur répètent l’ardeur de votre appel. Si vous causez avec elles comme vous le feriez avec un professeur d’histoire, elles vous résisteront jusqu’au jugement dernier ! Quoi que vous leur disiez, pensez à leur étreinte, pensez à leur baiser, pensez à leur nudité, et derrière vos paroles les plus chastes et les plus graves, elles devineront, elles sentiront cette sollicitation pressante et muette.

(Guy de Maupassant)

mardi 29 mars 2022

Rosée brumeuse






Le dimanche soir, je pensais à la douceur d'automne dont les formes colorent et pimentent les paysages.

Depuis une semaine, j’étais revenu au pays,

Je savourais la tranquillité des lieux comme l’enchantement d’un anjou oublié, une sorte de contraste entre douceur et la Camargue sauvage dont ma saison de serveur venait de se terminer.
De l’autre côté du fleuve, je voyais le fruit en grappes s’enivrer de miel et de fleurs blanches à travers l'alignement des vignes où la mémoire garde le fruité d'une nature cachée de coings.
Quelques heures auparavant, dans le bruissement du feuillage, 
la main d'Aude caressant les baies gorgées de soleil dans l'embellissement d'un dimanche éclairci de tendresse soufflant un instant de passion
 avant d'entendre le mot « rosée brumeuse « échappée de sa bouche par ce bel après midi d'automne dont je faisais mine de ne pas comprendre.

<< Laurent, une journée ensoleillée comme celle-ci, combinée à des brumes matinales favorise et accélère le phénomène.
Tu dois bien comprendre pour que le champignon se développe, il faut un fort taux d’humidité afin que celui-ci attaque la peau du raisin et nourrit l’eau qu’il contient.
Peu à peu, la baie du raisin diminue en volume mais augmente en taux de sucre.
Imagine sans cesse, la vigne caressée par le vent,  sous l’action conjugué du soleil, la nature se réchauffe doucement.
En Anjou, on appelle ça une « rosée brumeuse ».
Sais-tu au moins, que tu es assis sur une parcelle silicio-schiste ! <<

Pardon!

<< Le schiste est un bon drainage pour les raisins de la vigne.<<

Qu'elle reprenait d'un sourire malicieux
Le temps d’apercevoir deux petites bouteilles au fond de son panier en osier où je m’attendais à la surprise du jour.

<< Goûte-moi ça ?
Connais-tu la différence entre ces 2 appellations.
Toi qui reviens de Camargue, tu dois en savoir des choses.
Tu vois, Laurent, la différence c’est comme le regret et un remord. La nuance est subtile <<

Je restais perplexe à ces allusions, pendant qu’elle déballait 2 verres au fond de son sac, je voyais la couleur jaune or couler lentement sur les parois.

<< Respire ce Bonnezeaux !  Riche en arômes de fleurs blanches, au nez d’acacia. Hume cette persistance de notes miellée de fruits confits, d’abricots et de coings.
Qu’en penses-tu Lolo ? <<

Comme un peu endormi, ses paroles réveillaient mes sens où je retrouvais ce graduel de saveurs et d'épices douces que j'avais oublié.

<< Remarque la texture du gras qui enveloppe le palais. En attaque le Bonnezaux a cette puissance.<<

Pendant que je regardais le paysage, les traits harmonieux d’Aude se confondaient derrière les ailes du moulin. C’était une fille de bonne famille, cultivée dont la vie l’avait bercée dans les méandres de la rivière Layon. C’était une passionnée. Intarissable dans le domaine du vin.
Je l’avais connu au restaurant "La salamandre" lors de mes extras de serveur puis on s’était perdu de vue.
A la fête des saveurs à Savennières, je l'avais tout de suite reconnu dans ce salon, étonnée, m'approchant doucement. Je la sentais confuse,
(grâce à quelques conquêtes arlésiennes dans la région la plus sauvage de France, j'avais gagné en assurance et je partais en territoire conquis  avec la nette impression qu'avec une femme rien n'est gagné sauf sur la façon d'aborder les choses).
Prononçant son prénom d'une voix suave, 
Voyant ses joues rougir, surprise de me revoir dans ce salon comme une trajectoire surprenante où les circonstances de la vie nous rapprocheraient à la confluence de la Loire.
Ces coïncidences inexplicables, où le moment semble magique. Aude, d'un geste élégant soulevant son verre au milieu des vignes, le vin blanc ambré bercé par son fin poignet dont je retrouvais les profondeurs d'antan accentuées par les instants de fraîcheur, la teinte et l'intensité de cette robe.
Son quart de chaume tirant plus sur la finesse.
M’expliquant de manière solennelle que le minéral diffère dû au terroir du nord.

<< Sais-tu Laurent ? Qu’il y a en dessous du quartz, du schiste et de l’ardoise. Cette mosaïque est propice au drainage de la vigne parce que les racines puisent dans les strates de la roche.
Eh oui, par effet de capillarité, la vigne se nourrit en continue.
Comme tu peux le constater, la matière est puissante en bouche, sans lourdeur.
Elégance et pureté. Dans ta main, tu as un cœur avec une tendresse opulente.
Un équilibre entre moelleux et acidité.
Tu vois, Laurent, le chenin a la particularité d’apporter cette fraîcheur alliant le sucre des grains botrytisés qui donne cette sensation d’équilibre. En final, tu ressens une saveur de miel d’acacia dominante qui se dépose sur le bout de ta langue avec un effet crescendo. Une sorte de mouvement, où tu bascules dans une douceur discrète.<<

Quand elle s’allongea sur l’herbe…Je réfléchissais à la nuance entre remord et regret.

lundi 14 mars 2022

Why did you do it (Stretch)




Quelques heures auparavant, la lune dardait les blés de la Beauce.
Vitres légèrement entrouvertes, j'avais senti la seiche au vent dans le juin solitude à travers les éoliennes.
Je roulais en écoutant le "why did you do it" qui résonnait dans la voiture.
Avant Orléans,
Des nuées de colère avaient noyé un ciel tango reflétant la beauté du diable qui serpentait dans les reflets de la nuit comme des écorces de fruits mûrs dont les dessins m'accompagnaient jusqu'à la traversée du pont de Blois.
Je bifurquais sur la rive droite,
La Loire tranquille, proche de moi, je suivais le cours.
Je n'allais pas tarder à découvrir l'ombre sournoise colportant les courants invisibles.
J'approchais, d'Amboise la Bourgeoise.
Je préférais faire une pause sur la berge de Montlouis comme au beau vieux temps où j'ouvrais le coffre pour boire un café chaud thermos.
Bien qu'il était encore tôt pour la réveiller.
Je pensais que dans la mare aux secrets, la source allait renaître de ses profondeurs.
Comme une affirmation qui frisottait dans les fumées de l'aube.
Je la voyais se débarbouiller le visage, les mains en corolle, telle la première fois...

lundi 7 mars 2022

Sophie aime les belles choses


 

Habillée en robe longue évasée, ballerines beige, la nuque dégagée.

Je l'aperçois au loin.
Sophie aime les petits conseils, je ne vais pas lui gâcher ce plaisir.
Après tout ! Je suis le meilleur vendeur de la boutique.
Aujourd'hui, j'ai envie de plafonner la bourgeoise de Neuilly.
Le petit bouchon ondule devant moi.
Je prépare mon petit matériel de pêche. Je sais que le poisson est coriace.
Nos regards se devinent,
Je m'approche doucement en respirant son parfum.
D'un air hautain,

"Que me conseillez-vous avec un homard breton? Je reçois Belle maman ce soir, il faut que je file ensuite chez le poissonnier !

Je pose les questions d'usage. Histoire de lui fourguer le corton-charlemagne grand cru 2009 à 175 euros.
Le mets est noble. La chair délicate,
Je suggère,
Un côté minéral en attaque de bouche, une matière puissante sans lourdeur.

Laurent, suis pressée.

Attention avec ce chardonnay, en tries sélectifs. On part sur la finesse.
La texture enveloppe le palais avec une belle longueur.
L équilibre est parfait. L'acidité apporte juste la fraîcheur.
A part ça,
Sophie ! Un moelleux avec une sensation de douceur qui s'exprime sur un bouquet de fleurs blanches.
Elégance, une pureté dans la quintessence.
0n pianote sur des notes crescendo.
Avec ce millésime 2009,  Le sens est musical.
En effet.
(je fais exprès de feuilleter le registre des millésimes exceptionnels réservé à nos grands clients).
je la vois qui commence à rougir. Hum! Je déroule tout doucement le moulinet.
Je remonte un peu de fil, comme on ferre une carpe.
Comment être patient sur le fond où la carpe se nourrit.
Comment lutter, passer l'épreuve de la longue attente.
je fixe le flotteur. Le bouchon s' enfonce peu à peu. Je commence à sentir la tourbe.
je me prépare à descendre dans la cave, chercher le Bourgogne blanc de chez Bouchard Père et fils.
Mais la carpe est méfiante. Soudain!
Sur un ton persuasif!

Vous me l'avez déjà proposé la dernière fois. Je m' orienterai plutôt vers un Pouilly-Fuissé. Comme vous me parlez si bien d' opulence. La revue des vins de France en fait aussi l'éloge!

Exact !
Je me dirige vers les références Pouilly-Fuissé.
Là ! j' ai un millésime 2010 cuvée parcellaire. Travail soigné. Vieilli en fûts de chêne français 18 mois. On découvre des arômes de fruits secs, amande grillée évoluant sur une complexité aromatique.
L' attaque est légèrement beurrée. Notes torréfiées prédominantes alternées de fleurs blanches. 
Coup de Cœur guide Hachette !

Quel est son prix?

Seulement 75 euros.

Vous n'avez rien en dessous. Je suis avec Belle maman, pas avec le préfet! 

Oui, quel est votre budget?

Ici, n' est pas la question. Je cherche un bon vin. Vous connaissez votre métier Laurent. Autrement, je ne serai pas là. Je vous accorde ma confiance!

Oui bien sûr,
J' ai un autre Pouilly, millésime 2016 à point ! Avec un nez évoquant un goût de noisette. En attaque, 
c'est légèrement ample, riche en fruits. Touche miel, fleur d 'acacia, bouquet subtil.
Le gras commence à s'installer sans dénaturer une bouche sensible.
Belle longueur. S'arrondissant sur des notes de fleurs blanches avec une tonalité chèvrefeuille.
Un panier de printemps !

Voilà parfait! Mais, elle est à combien cette bouteille juste à côté?

Comment...Euh...Où… Celle-ci?
Le Pouilly-fumé 2018 à 12,50 euro. C'est trop minéral. C'est l'opposé du Pouilly-Fuissé. On est sur un sauvignon non évolué, aux saveurs empyreumatiques. Silex, pierre à fusil. Trop sec pour la chair du homard !

Justement, je crois que Belle maman aime bien le côté, comme vous dites si bien. EMPYREUMATIQUE. 
Parfait !
Tiens, vous avez des bouchons de champagne? Vous les vendez combien?


Non, je les offre pour les clients.

Ils sont beaux !

Oui, ils sont en inox.

Ah, ce sont des cadeaux que vous donnez à vos clients?

 Oui (je commence à grimacer).

Belle maman adore le champagne!

Justement, j'ai un coffret Deutz spécial pour la fête des mères.
Nez expressif, on voyage sur une première approche de notes de pain grillé. Perlage d' une grande finesse grâce à un affinage en cave.
Mûrissement sur lies pendant 3 ans évoluant sur des arômes d'agrumes en finale de bouche.
Bonne persistance. Belle intensité. Petites bulles fines laissant une sensation de mousse caressante sur les lèvres.
Le tout présenté sous étui gaufré, raffiné avec languette aimantée.
Idéal pour ne pas arriver les mains vides. Extraordinaire (j'articule bien EXTRA) Belle maman sera ravie.
Le dosage est légèrement brut sans être vineux. A déguster avant, pendant ou après un repas.

Désolée, mon mari a déjà fait une résa la semaine dernière chez Moët sur des cuvées spéciales, avec dégorgements récents pour tout vous dire. J' aime quand vous parlez champagne!

Le flotteur a disparu, d' ailleurs, je n'aime pas le goût de la carpe.

Vos bouchons sont magnifiques, Laurent !

Vous trouvez.
Elle en prend un dans la main, ses doigts sont ceux d' une pianiste. caresse,  repose le bouchon en me regardant.
Je sens un goût vaseux dans ma bouche.
Vous en voulez combien?

Je n' ose pas vous dévaliser. Il faut que vous les gardiez pour vos clients qui achètent du champagne.

(Quelle garce)

Je lui donne une boîte de 5 bouchons gratos et je scanne la bouteille à 12,50 euros.
Ecœuré, elle vient de choisir le meilleur rapport qualité/prix du magasin.
Je regarde mon collègue. Louis vient de faire un ticket à 275 euros avec Robert, la mine patibulaire qui repart avec son caddie à roulettes.

mardi 1 mars 2022

La quiche selon mon amie blogueuse Pomme

 



J'essaierai bien aussi la Tourte Lorraine aux trois viandes, attendons un peu les premiers froids.
A part la noix de muscade, j'ai tous les ingrédients.
Donc, je vais essayer la recette de Tante Titine (Par ici la bonne soupe, tiroir de gauche, le blog de Pomme "J'ai descendu dans mon jardin")


Une bonne quiche sera la bienvenue. Pas le machin pâteux et mal réchauffé des bistrots et des grandes surfaces, non! Une vraie quiche lorraine, une quiche de famille et vous allez voir que c'est aussi simple de faire bon que n' importe quoi.
Il vous faut une abaisse de pâte BRISEE; la pâte feuilletée est une hérésie en quiche. Là je suis tolérante; la pâte brisée est facile à faire, mais celle qu'on trouve en grande surface est correcte.
Ensuite un morceau de lard de poitrine maigre, fumé. Un morceau qu'on détaille est meilleur que les lardons prédécoupés. Vous le goûtez; s'il est trop salé, jetez-le dans de l'eau bouillante. Sinon, vous le répartissez sur la pâte.
Important! N'utilisez pas un moule à tarte, mais un moule à manqué: il faut un bord haut, pour que la "migaine" ne dessèche pas.
C'est quoi la "migaine"?
C'est deux œufs entiers + deux blancs, un bol de lait + un peu de crème fleurette, bien battus. Une pointe de muscade, un peu de poivre et pas de sel, le lard suffit.
Vous enfournez à four chaud jusqu'à ce que la quiche soit bien dorée; vous vérifiez à la pointe de couteau qui doit ressortir sèche.
Un point de discussion: fromage râpé ou pas fromage râpé? Chez nous pas! En fait, plus on s'approche de la Suisse plus la réponse change, mais... chez nous, pas!
Alors le secret d'une bonne quiche réside en deux points: pour les oeufs,plus de blanc que de jaune.
Et aussi la hauteur des bords: la quiche est proche du flanc ou du soufflé (et d'ailleurs en montant les blancs en neige, on en fait un soufflé) et s'éloigne de la tarte.
La muscade aussi est importante et la qualité du lard.
Bon, je crois n'avoir rien oublié... si, une pensée pour ma tante Titine qui avait bien d'autres recettes dont les beignets de Carnaval qui doit se trouver quelque part ici ou sur l'Almanach. Si vous ne la trouvez pas, réclamez.
Un jour aussi, je vous raconterai sa soupe purée aux poireaux ou la "basconnaise" et puis le riz au lait et les steaks de pauvre de sa sœur: la Mémère Clémentine... et puis, et puis... oh! Ça me reviendra…
Mais... attention! Si j’entends encore le mot "quiche" employé comme injure.... vous vous ferez tintin pour la suite...
P.


vendredi 25 février 2022

Le Bois de Cise


 


C’était une bohême réceptive qui cueillait l'instant, je n'étais pas étonné qu’elle éprouvât le désir de s'allonger sur le sable.

C’est un geste naturel, dès que la vie bourdonne, on a ce besoin vital d’être en communion avec les éléments.
Bien qu’elle m’invitât à la rêverie, je pensais que ça allait durer 2 plombes!
Adieu  le resto "Le Homard bleu".
Quand j'y pense, j'exagère !
Dans un décor bucolique, j'entendais battre son petit cœur comme un petit animal dont le rythme m'attendrissait. N’y a pas à dire, quand vous avez la nuque calée dans les seins. Ça cadenasse vos angoisses. C’est comme un soleil en cloche puis vous fermez doucement les yeux. Vous sentez la ruche bourdonnante comme un emplâtre vivifiant vos raideurs cervicales.
A Mers les Bains, sur la jetée, il y avait bien la marchande de frites.
Dos à dos sur la bordure, comme des ados, nous nous languissions de nos sandwiches américains. Je crois que je n'ai jamais pris autant de temps pour croquer un encas. Les deux corps collés.
Opposés, le temps d'aimer...
Il n’y a que les femmes qui ont ce pouvoir de nous faire glisser les nuages.
D’un ciel dégrafé, les yeux ouverts, comment ne pas oublier le bruissement de sa robe...
Du bas de la falaise. Je voyais le monde tourner comme un cerf-volant.
De nos tignasses peignées à la diable, de nos lèvres noires
De ces baisers mielleux comme un bateau qui se coule dans la ruche.
La mer était belle.

jeudi 3 février 2022

La falaise

  

La chaleur suffocante rendit pénible

Le passage dans ces bois denses et sombres
Mais quand le bleu de la mer fut visible
Le sentier devint presque sans encombre
Comme animée d'un second souffle
J'accourus
Vers cette éblouissante étendue



A court de force et sans guide
En bordure de la falaise
La proximité du vide
Paralyse les jambes tant elle pèse
C'est pourtant des sommets
Qu'on y voit le plus clair

Au large, devant la nuit un voilier blanc
S'approchait de l'eau calme près des terres
Au large de ma vie le ciel brûlant
Avant de s'éteindre fit la lumière
Sur le détour permettant d'éviter
Le récif de corail immergé

A court de force et sans guide
En bordure de la falaise
La proximité du vide
Paralyse les jambes tant elle pèse
C'est pourtant des sommets
Qu'on y voit le plus clair

Comme animée d'un second souffle venu
D'une telle éblouissante étendue

A court de force et sans guide
En bordure de la falaise
La proximité du vide
Paralyse les jambes tant elle pèse
C'est pourtant des sommets
Qu'on y voit le plus clair

A court de force et sans guide
En bordure de la falaise
La proximité du vide
Paralyse les jambes tant elle pèse
C'est pourtant des sommets
Qu'on y voit le plus clair.




Paroles et Musique: Diane Tell   1982

mardi 1 février 2022

J'ai toujours confondu

 


J'ai toujours confondu la cerise de Montmorency avec le noyau de Poissy. Mais là ! De croire que cette griotte à l'eau de vie se déguste jusqu'au bout des doigts.

Avec Marie, je n'ai jamais connu l'après pluie. C'est vrai que mon arrière grand-mère chantait bien "Le temps des cerises"

Quoique avant ou après la pluie...

Quand je suis sur la route. Je m'arrête souvent dans le zinc du coin. Une tasse de café chaude collée à ma bouche. Ca me fait toujours sourire.

Même en hiver, je peux retrouver mes esprits et boire lentement le grain de sa peau.

Humm...Sentir l'écorce de son âme cerise dans le philtre du paysage.

vendredi 21 janvier 2022

Ballade d'été



Le
s couleurs étaient belles. La route droite,

Sous le soleil de juillet, je ne pouvais rien faire si ce n'est comprendre un peu le processus de la vie.
Avec infiniment de douceur et réchauffé par la lumière du jour, je voyais toujours ma destinée amoureuse s’enivrer de miel et de fleurs blanches à travers le pare brise.
La petite place de Marçon était calme avec ses murs de tuffeau reflétant une odeur d'enfance au goût de ma grand mère. Tout proche l'église de la Sainte Vierge vêtue de son clocher tors. Moment idéal pour casser la croûte au soleil avec mon p'tit gars.
Assis sur le banc, je redécouvrais les platanes, 
les tilleuls que sais-je? Où jadis, j'avais croqué un silence de novembre.
Comme l’endroit s’y prêtait, j’imaginais ...

dimanche 2 janvier 2022

Pensées Ikéennes

 


C’est jeudi, 13H30.

Direction salle de bain.  « Vacances j’oublie tout »

Le temps de me regarder dans la glace. Un peu de gel sur les cheveux.

Juste le temps de choper ma carte family Ikea, mes clefs de bagnole sur la commode.

Me voilà sur le périph, sensation fluide. Vitres ouvertes.
Vent léger sur l'asphalte.
C'est le pied de conduire dans ces conditions.
S’il y en a qui se baladent en forêt de Saint Germain en Laye. Moi, ce que j’aime c’est glander chez Ikéa.
Après avoir garé ma bagnole à côté des berlines allemandes.
J'ai la démarche tranquille, rythmée comme la nette impression que le groupe « Elégance « m’accompagne dans ces longs couloirs de béton épurés.
Escalator ! me voilà à hauteur de ces visages qui défilent dans la lumière vive.
Depuis le hall, de grandes affiches annoncent la nouvelle collection des fauteuils en cuir.
Installé sur l’autre canapé, depuis quelques minutes, j'entends une voix douce et charmante qui répond au portable.
Après plusieurs coup de fil, je sais déjà,
C’est une avocate à la cour qui part en audience, lundi à Soisson.
Qu’elle doit emmener Sacha pour la fête de la nature à la Frette sur Seine.
Il faut dire, je m'ennuie comme un rat mort depuis le départ de ma femme et mon fils en vacances.
Je ne me suis pas encore retourné. Je sens déjà le parfum de l’avocate qui caresse mon esprit.
Au loin, je l’aperçois.
Légèrement penchée. Son cahier à spirales coincé sous le bras gauche. Je sais que c’est elle.
Je ne suis pas avocat mais je sais aussi prendre des notes.
C’est une rousse, menue, coupe carrée classique. Punaise! C’est mieux qu’un dépannage.
A quelques pas, s’assoit sur la chaise rose pivotante, Gigote sur elle-même. Ouvre les tiroirs. On dirait une ado, elle est marrante.
Malgré l’oreille attentive, hé hé me suis trompé. Sacha est donc une fille.
Maintenant, voilà qu'elle se trémousse sur le matelas.  J'y crois pas la façon dont elle agite son corps comme un p'tit ver de terre. J’aime bien son cardigan beige à manches longues, c'est mignon la dentelle incrustée sur les épaules. 
Vas-y cocotte, fais danser ton ventre, punaise malgré sa ligne, elle doit faire du 95C.
Organisée, concentrée, allez Simone! retourne moi les étiquettes sur toutes les coutures.
J'me demande ce qu'elle peut bien gribouiller sur son cahier à spirales? Suis sûr, ç'est nickel chrome chez elle.
Généralement, c’est à cet endroit où je les abandonne, direction la cafétéria. l’heure de mon petit thé gratos earl grey.
A 15 heures, génial ! Tous les employés des alentours sont repartis au bureau.
Les mamans du mercredi sont absentes. Enfin, je peux savourer mon thé bergamote sans entendre ces cris stridents qui perturbent mes idées quand j'ai la tête dans les nuages.
Nom de Dieu !
Voilà la Signora qui arrive à la caisse avec son plateau.
Whaou! Qu'elle est belle.
On se croirait dans un tournoiement qui réveille mon imagination. C'est dingue! Y a bien longtemps que je n’ai pas dégusté dans cette salle, une eau de vie si pure.
Quelle légèreté dans les mouvements ! Quelle grâce !
Putain ça recommence! ma petite voix intérieure, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas entendu.
C'est de la belle petite caille Lolo, comme tu les aime!
Il faut être difficile, je ne suis pas habitué à ce genre de gabarit.
T' as vu ces jambes,
Oui pourquoi ?

Je suis sûr que t'as maté sa poitrine quand elle s’est baissée pour ouvrir les tiroirs, t’as aimé ses tâches de rousseur sur le galbe de son buste. Hein coco t'as vu ses gros seins.
Bien sûr que j’ai maté.
Qu’est-ce que t’attends, vas y !
Je ne la connais pas, je ne vais pas quand même pas me prendre une veste. Mignonne, si charmante soit-elle. De plus, c'est une inconnue qui ne demande rien à personne.
J’te dis, qu’elle attend que ça !
C’est une mère de famille,
Et alors ?
C’est une maman qui profite d’une pause détente pour prendre un thé avant de faire ses achats pour sa fille. 
Allez, va y. Si tu as un zeste de courage.
C’est une avocate, elle a le sens de la réparti.
Raison de plus, elle est toute seule, détendue, personne pour la juger !
J’te dis que les femmes aiment l’inconnu, cueille là en plein vol,
Vas y lolo !

Non, j 'peux pas! C'est une maman.
Tu t’approches doucement en la regardant dans les yeux, tu lui dis que tu la mate depuis un quart d’heure, tu la trouve sensass, élégante, t'as envie de discuter avec elle. 
Quoi, ça s’appelle être proche de sa pensée.
Un vrai mec, c’est comme ça qu'il fait ! Qu’est-ce que tu crois ?

Non, mais ça ne va pas !
Y ‘a pas une autre approche, comment dire, plus …

Mais non ! Si tu penses l’aborder dimanche, comme au temps des impressionnistes, mon gars ! Tu peux toujours aller te faire brosser pour avoir son numéro de portable.
T'as un jardin devant toi. Improvise. Innove !
Regarde,
Sa façon de mettre constamment ses mains dans ses cheveux.

N'importe quoi ?
Ça, c’est un signe. Allume-moi ce brasero !
On dirait une gitane autour d’une verdine éclairée de lune.
Regarde ses nombreux bracelets fins sur son bras. Ecoute ce cliquetis...

Je ne suis pas littéraire ni téméraire, sans déconner faut-il avoir tous ces points de détails pour aborder une femme?
Elle vient de lever la tête, 
C’est une fleur agitée. Allez ! Lolo,  cueille là en plein cœur comme un jeune frelon !
Perfore son imagination avec tes dards.
J'ose pas !
Tu vois, elle remue sans cesse le cou.
C’est le moment !

Oh doucement, faut que je respire.
Lève- toi,
Vas-y lolo !

Mais si elle me rambarde gentiment, j'reste planté en plein milieu comme un con , j'fais quoi ?
Ben quoi, t’aura essayé,
Dimanche à La Frette, J'te vois déjà faire les cent pas telle une roulotte brinquebalante éternuant la mélancolie des voyageurs infatigables. Depuis le quai de Seine. L’attendant comme un amoureux, chevauchant au galop sur le sillet d’un ciel fougueux…Romantique de mes deux !
Ouais ouais, facile à dire.
T’as la côte lolo, tu veux que je te dise. Que t'es beau avec tes chaussures bateau, ta marinière délavée.
J'peux pas, j'peux pas.
Mais si elle est accompagnée de son mari, Dimanche, j’ai l’air malin.

Mais non grand nigaud, t’as pas encore compris les femmes
Allez lolo,  Respire un coup, lève toi...

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