lundi 6 septembre 2021

Les passants de l'amer



Avec la marée, amarrée

Aux vitrines sémaphores

Les baleines échouées, parapluies bout-dehors

Jettent l’ancre aux tempêtes,

Et retiennent les silhouettes,

Comme les marins retiennent leur corps-mort.


Avec la marée, amarrée

A l’amer des passants

Au bout de la jetée, aux parkings de l’estran

Les caddies s’entrechoquent,

Et vont là de coque en coque,

Comme des marins ivres dans leur fiévreux caban.


Pendu aux mâts des réverbères, un phare radote

Reflet d’un enseigne quand la lumière tremblote.

Quartier-maître dans ces villes de misère

Qu’on ira mettre en quartiers, de ponts en ponts

De voile en voile, d’îles en ailes.


Avec la marée, amarrée

Aux vitrines qui dessoûlent,

Quelques signaux en morse labourent la foule

Et filent alors plein foc.

Dans le roulis des pébroques,

Titubent les passants comme des marins dans la houle.


(Jonavin 2017)


2 commentaires:

  1. Tu te doutes qu'en tant que montagnarde, voilà un vocabulaire que je n'utilise que très peu. ;-)

    RépondreSupprimer
  2. C'est un poème de mon frère.
    Je me doute en tant que montagnarde qd le ciel est dégagé, tu vois un océan avec qq îlots.

    RépondreSupprimer

Membres