jeudi 25 février 2021

Marionnette



 Dégommer une vieille boite de conserve. Un chamboule tout. Tu mets ton poing dans mon gros orteil pour inventer cet air ahuri, ventriloquer des minauderies de petit garçon à qui on aurait chapardé des sacs de billes. Mais je reste de bois, Pinocchio au pays des jouets et des mensonges.

Casse-toi ! Oh le vilain brise cœur que voilà. C’est moche d’amocher, ce                            s en somme, pour peu que tu saches me donner la bonne mimique. Mais ça tu ne l’as jamais su. Pourtant l’effort est louable. Et puis il y a cette notion de rompre, mettre fin, révoquer ce qui palpite encore…Je compte sur tes grimaces pour toucher l’abîme.
Eparpiller les morceaux. Ridiculiser l’instant.
Alors, je vais où, dis ? Au casse- gueule, au casse -pipes ? Je me casse le nez à ta porte ? Ok dix minutes à tout casser et je ne serai plus là. A rester dans tes jambes, tu monopolises la mienne et je te vois mal, manchote à dix doigts, rafistoler un pantin désarticulé. Un clown un peu bègue. Un cancre amoureux. Mais je t’entends le dire encore : tout passe tout lasse tout casse…


Marionnette - texte Jonavin

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