dimanche 15 novembre 2020

Les bouts du monde

 Depuis mes 17 ans, je pensais être habité par un grand vent romantique qui m'accompagnait partout. Une sorte d'effluve que l'on respire, une vision naturelle.

Les bouts du monde,
Dans les endroits calmes, quand le sillage navigue sur une ligne d'horizon.
Un matelot qu' attend,  qu’on lui jette une fleur par-dessus-bord. Comme cette charmante sirène clapotant sur les flots grinçants.
Sculptée à la proue. D’une blonde peignée, en équilibre avec le ciel. Regarde de ces yeux moqueurs. Les conquérants emportant l' incroyable litanie des voyageurs.
Fascination étrange qui échevelle dans les nuages les voiles d’évasion.
Claque le vent, sur fond d'azur, les pensées amoureuses franchissant la couleur du cap de Bonne Espérance sous le déluge d'histoires de cap engloutis, de havres battus et de récifs semés d'embûches.
Plutôt un océan qu'on dénude, la perle rare, au risque de ne pas la perdre.
Rejetant par saccade, le catogan des vagues éphémères que le vent ébroue.
J'avoue, le fracas des brisants n’avait point soufflé par-dessus les dunes. Et, malgré les coups de mer, les cheveux ébouriffés, comme un aventurier au visage mouillé dans le vacarme assourdissant.
Mon cœur resterait intact dans les déferlantes de mon imagination.
Le chant des sirènes n'allait pas tarder...


Quelques années plus tard, 
Dans une salle d'attente, le jour, où je suis tombé sur ce fichu article de morphopsychologie.
Mon rêve s'est effondré comme un jeu de paume.
Parfumé, d’une légère odeur d'eucalyptus, je feuilletais quelques pages d'un magazine dans le confortable rotin. Là, j'me suis attardé sur un passage des signes de la main.
Etes-vous pouce gauche ou droit?
J'ai fait le test.
J'men souviens encore...J'ai croisé mes mains, décroisé et recroisé celles-ci.
En observant bien la position des mains. Constatant que le pouce droit se superpose sur le gauche comme sur la photo.
Histoire de voir si ce n'était pas un coup du destin, j'ai fait le sens inverse.
(Nul doute, j'étais mal à l'aise. Un truc contre nature)
J'ai recroisé mes mains retrouvant ainsi ma position naturelle, comme un enfant qui s'amuse.
Moi qui pensait être de dernier des mohicans, le style de mec qui ne communique que par signaux de fumées. Perdu dans les fjords les plus isolés à la recherche d’une indienne sans ombre. Mordu par le clapotis et poussé sans cesse par les alluvions et les sédiments du rêve.
Je suis tombé des nues en lisant l’article.

Vous avez une prédominance pour la raison, prenant peu de risque en amour.
Dans un choix crucial, la raison l'emporte toujours sur les sentiments.

3 commentaires:

  1. Du coup je suis allée faire le test...Ouf !je suis résolument une intuitive et je prends des risques en amour ;-)
    Peu importe, j'adore ton texte.Ce paragraphe sur les bouts du monde...woua !Moralité : faut pas toujours lire les trucs des salles d'attente.
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  2. Ah ah...tu prends des risques en amour, peut être es tu pouce gauche? C'est à dire ton pouce gauche se pose sur le droit naturellement quand tu croises les mains. Bonne fin de semaine.


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