lundi 2 novembre 2020

La pluie

 



Après la pluie, je marcherai sur l'eau. Dans les flaques d'une ville sans miroirs. Là, où les néons enseignent aux mirages l'illusion du vide.

Je chercherai les tourbillons de dunes, ton grain de sable. Tu me demanderas: Où est la mer?
Je te répondrai qu'elle n'existe plus. Battue par des vents arides, qu'elle n'en finit pas d'engloutir ton sourire. Tes yeux cernés, ton for intérieur. Qu'elle est une mare de sang, un désert sans fin. Une horloge mécanique. Mais les pépins sont des méduses de fumée. Des ronds de l'eau qui nous font croire aux ricochets d'un ciel tempête. Après la pluie, je marcherai tout droit, fuyant mon ombre.
J'éviterai les naufrages, les crevasses aux mains, les paupières lourdes. Je m’évanouirai, ébouriffant tes cheveux, embrassant ton front brûlant.

N'as-tu jamais cessé de regarder tomber la pluie? Les rues sans trottoirs, égouts, dégoûts de nos larmes débordantes. Je connais une machine à tuer le temps. Le rare cours d'eau d'un coeur broussaille, les grandes chaleurs, un été qui se souviendra. Je garderai alors mes vieilles chaussures, ton papillon sur l'épaule, un filet de voix.
Et demain, crois-moi, il fera beau...

(texte Jonavin)

5 commentaires:

  1. Un texte à aimer la pluie. Un après midi à Montmartre. Et le goût salé des parapluies qui dansent.
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  2. Ah oui ! Idéal pour les amoureux qui dédalent dans le village Montmartre.
    A mon avis, tu as dû vivre un bel après midi pas très loin du Sacré Coeur.

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  3. http://celestinetroussecotte.blogspot.com/2018/08/cette-fille-qui-marche.html

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  4. Il faut toujours passer par toutes les sphères de l'amour.
    Cette femme qui marche se sent exister dans le rêve

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